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L’équipage du « Collector » ramasse les déchets plastiques flottants au large de Biarritz le 18 juillet 2022 © AFP/Archives Gaizka Iroz

La ville de Biarritz finance depuis début juin un bateau pour nettoyer les déchets plastiques flottants accumulés aux abords de plages prises d’assaut par les vacanciers. Une problématique déjà prise en charge l’année dernière, mais cette année, baptisée « The Collector », cette embarcation de type catamaran est doublée d’une application mobile participative, I Clean My Sea. Elle permet aux usagers comme les plaisanciers, surfeurs, nageurs ou simples promeneurs de bord de plage, de signaler des nappes de plastiques en mer.

« Les deux marins à bord du collecteur reçoivent une notification, avec la photo prise par l’utilisateur et la localisation GPS », explique Aymeric Jouon, chercheur en océanographie et créateur de la société exploitante du bateau, du même nom que l’application. Il espère ainsi, avec l’aide des utilisateurs, « créer une carte du déchet flottant en temps réel ».

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L’équipage du « Collector » ramasse les déchets plastiques flottants au large de Biarritz le 18 juillet 2022 © AFP/Archives Gaizka Iroz

Ce ramassage, auquel la ville de Biarritz consacre 60 000 euros, est saisonnier et adapté au pic de fréquentation touristique du littoral basque, explique Mathieu Kayser, adjoint à l’environnement. « Si on pouvait, on utiliserait le bateau toute l’année, mais ça a un coût », assure l’élu. « Il y a toujours un peu plus de déchets chaque année, c’est un problème de consommation globale. On essaie de trouver toutes les solutions pour faire face à notre niveau », ajoute M. Kayser, frileux à donner des chiffres de la quantité collectée avant la fin de la mission de « The Collector », en septembre.

Doté d’un tapis roulant, le catamaran ramasse les déchets qui sont ensuite triés à la main par l’équipage. « 80 % des déchets sont des plastiques très fins ou des microplastiques, parfois pris dans un amas d’algues, donc on essaie de trier », explique Valentin Ledée, 22 ans, capitaine en second. Les vents et les marées ont aussi un impact. « S’il y a un léger vent d’ouest, ça replaque les plastiques vers les côtes et quand les niveaux d’eau montent, ça ramasse tout ce qu’il y a sur les berges ou ce qui s’est déposé sur les plages », affirme Aymeric Jouon. Ainsi, affirme Mathieu Kayser, « 80 % des déchets ramassés en mer arrivent des terres ».

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Une application permet de géolocaliser les déchets pour qu’ils soient repêchés par l’équipage du « Collector », le 18 juillet 2022 à Biarritz © AFP/Archives Gaizka Iroz

« Pour moi, le meilleur plan d’action serait de se concentrer sur les embouchures et de quadriller les cours d’eau », analyse M. Jouon. De la même façon, le chercheur en océanographie aimerait pouvoir pérenniser son action en hiver, saison qui fait remonter plus de plastique encore au gré des tempêtes et des crues, « mais aux conditions de navigation beaucoup plus compliquées ».