Image légendée
La plaquette de pilules contraceptives, bientôt de l’histoire ancienne ? © Pxhere

En France, la pilule est le premier moyen de contraception choisi par les femmes. Si cette méthode est facile d’utilisation et permet de retrouver rapidement la fertilité après arrêt, son efficacité est compromise en cas d’oubli. Un inconvénient majeur que les scientifiques du MIT (Massachusetts Institute of Technology) cherchent à pallier en développant un système permettant de ne prendre la pilule qu’une fois par mois.

D’après une enquête menée auprès de Françaises âgées de 21 à 29 ans, deux femmes sur cinq déclarent avoir oublié la pilule au cours du mois, et quatre sur cinq au cours de l’année. On estime  qu’environ 9 % des femmes qui prennent la pilule connaissent une grossesse au cours de leur première année d’utilisation. Un traitement en prise mensuelle permettrait de renforcer l’adhésion thérapeutique et son efficacité.

Mais les médicaments administrés oralement ont une faible durée de transit gastro-intestinal et donc un intervalle de temps limité pour la libération de la substance. Pour remédier à ce problème, les scientifiques ont conçu un nouveau véhicule d’administration de médicaments, présenté dans la revue Science Translational Medicine du 4 décembre.

Image légendée
Ce dispositif en forme d’étoile permet de délivrer le traitement durant un mois © Tiffany Hua

Ce dispositif a la forme d’une étoile à six branches reliées par un noyau élastique. Les bras sont chargés en lévonorgestrel, un contraceptif oral, et repliés dans une capsule de gélatine qui peut être avalée. Une fois dans l’estomac, les bras se déplient. Leur envergure, supérieure à l’ouverture du pylore humain – la région qui relie l’estomac au duodénum – maintient le dispositif dans l’estomac et permet une libération du médicament sur une plus longue période.

Ce système avait été développé pour l’administration d’autres médicaments, contre le VIH ou la malaria notamment. Mais son efficacité n’avait été démontrée que pour une période allant de quelques jours à deux semaines. Les scientifiques ont cherché à augmenter cette durée en faisant varier la nature et la concentration du polymère utilisé. Après avoir testé ce dispositif sur un modèle porcin, les chercheurs sont parvenus à observer une libération du contraceptif dans le système sanguin à un rythme relativement constant pendant une période pouvant atteindre 29 jours.

Des études sont en cours pour permettre de futurs essais chez la femme. Il n’est cependant pas dit que ce nouveau système répondra à la « crise de la pilule » observée ces dernières années, avec la préférence croissante pour d’autres méthodes de contraception comme le préservatif, le stérilet ou, peut-être, la future pilule masculine.