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La moitié des espèces des poissons d’eau douce endémiques du Japon sont menacées de disparition.©IUCN

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), chargée de tenir la liste officielle du statut de conservation des différentes espèces d’animaux, mais aussi de végétaux du monde entier, vient de publier le 20 juillet la mise à jour de sa liste rouge.

Pour la première fois, la barre des 100 000 espèces menacées est dépassée,- plus précisément elle atteint 105 732 -. Plus de 9000 espèces ont été rajoutées à la liste. Et sur la totalité, plus de 28 338 espèces sont menacées d’extinction, c’est-à-dire environ un tiers de toutes les espèces évaluées.

Parmi les plus impactés, les poissons d’eau douce. La moitié des espèces des poissons d’eau douce endémiques du Japon sont menacées de disparition, tout comme un tiers de celles du Mexique. Sans surprise, en cause, la pollution agricole et urbaine, la perte des rivières, les barrages, la pêche et les espèces envahissantes.
 

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La raie-guitare (Rhina ancylostoma), évoluant dans les eaux côtières peu profondes est victime de la pêche intensive. Elle fait partie de la famille des poissons marins les plus menacés au monde. © Wikimedia

Les espèces des océans ne sont pas en reste. Deux groupes de raies appartenant aux Rhinobatidae font partis des « familles de poissons marins les plus menacées au monde ».15 sur 16 espèces évaluées sont maintenant classées « en danger critique d’extinction. ». Elles risquent donc de disparaître à l’état sauvage si rien n’est fait pour les protéger. « Pour éviter de perdre ces familles de raies, il est essentiel que les gouvernements mettent en place et appliquent immédiatement des mesures de protection des espèces, des programmes d’atténuation des captures accessoires, des zones de protection marines et des contrôles du commerce international. » déclare Colin Simpfendorfer, co-président du groupe de spécialistes des requins de la Commission de survie des espèces de l’UICN.

En outre, 500 poissons osseux des grands fonds sont menacés de disparition. Ils sont victimes de pêche en haute mer, de l’exploitation minière des fonds marins et des industries du pétrole et du gaz. Vivant à plus de 1000 mètres de profondeur, ils sont particulièrement difficiles à surveiller et à protéger.

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Le singe Roloway est chassé pour sa viande au Ghana et en Côte d’Ivoire, ses pays d’origine. Il est maintenant classé en danger critique d’extinction.©IUCN

Biodiversité terrestre toujours en danger

Victime de la chasse, et de la destruction de leur habitat, sept espèces de primates – dont six vivent en Afrique de l’Ouest – sont à la limite de l’extinction. L’UICN précise que jusqu’à 40 % des primates d’Afrique occidentale et centrale sont près de disparaître tel que le singe Roloway.

À rajouter à la liste, plus de 5000 arbres issus de 180 pays et 79 espèces de champignons dont 15 européens tel que l’hygrocybe cochenille.

Face à cet état des lieux toujours plus alarmant, l’UICN appelle « les États, entreprises, et la société civile à agir de toute urgence pour mettre fin à la surexploitation de la nature ainsi qu’à soutenir les communautés locales et les peuples autochtones pour renforcer leurs moyens de subsistance durables. »