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Une personne regarde sur son smartphone le Premier ministre britannique Boris Johnson annoncer un nouveau confinement, le 4 janvier 2020 à Londres © AFP Paul ELLIS

La Grande-Bretagne réinstaure le confinement mardi pour lutter contre l’accélération de l’épidémie de Covid-19, due notamment au nouveau variant du coronavirus, et l’Allemagne s’apprête à prolonger ses restrictions.

Le Royaume-Uni, qui déplore plus de 75 000 morts, est l’un des pays d’Europe les plus endeuillés par la pandémie. Le variant qui sévit sur son sol a aggravé la tendance, avec plus de 50 000 nouvelles contaminations par jour, et même près de 59 000 lundi. « Il est clair que nous devons faire plus », a lancé lundi le Premier ministre Boris Johnson en annonçant le reconfinement total de l’Angleterre jusqu’à la mi-février. Les écoles ferment dès ce mardi. L’Écosse, dans le nord de l’île de la Grande-Bretagne, entame mardi sa première journée de confinement total, avec la aussi la fermeture des écoles. Les deux autres provinces du Royaume-Uni, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles, avaient quant à elles déjà instauré juste après Noël leur troisième confinement.

Parallèlement, la campagne d’immunisation bat son plein avec l’introduction en ce début de semaine du vaccin du laboratoire britannique AstraZeneca et de l’université d’Oxford, qui a commencé à être injecté dans le pays. Alors que le vaccin Pfizer-BioNTech a déjà été administré à plus d’un million d’habitants au Royaume-Uni depuis début décembre, les autorités britanniques ont commandé 100 millions de doses de celui d’AstraZeneca-Oxford, moins coûteux, plus facile à stocker et donc plus adapté à une campagne d’immunisation à grande échelle.

Le Mexique est devenu lundi le quatrième pays à autoriser l’utilisation de ce vaccin, après le Royaume-Uni, l’Argentine et l’Inde. Mexico a conclu un accord avec la Fondation du magnat mexicain Carlos Slim, le laboratoire AstraZeneca et l’université d’Oxford pour la production du vaccin sur son territoire et en Argentine, ainsi que sa distribution à but non lucratif en Amérique latine, à l’exception du Brésil. Il prévoit l’acquisition par Mexico de 77,4 millions de doses.

Allemagne ébranlée

L’Allemagne, elle, va sans doute prolonger au-delà du 10 janvier les limitations des déplacements : la chancelière Angela Merkel et les 16 États-régions devraient le décider mardi en visioconférence. La plupart des régions seraient favorables à une prolongation jusqu’au 31 janvier. Le pays, contrairement au Royaume-Uni, passait pour le bon élève européen, mais il est fortement touché par la seconde vague, surtout à l’Est. Le seuil des 1 000 décès quotidiens a été franchi pour la première fois le 30 décembre, et quelque 1,775 million de cas ont été au total recensés depuis le début de la pandémie, qui a fait plus de 34 000 morts. Mme Merkel, dont la popularité reste très élevée à moins d’un an de son départ de la chancellerie, n’a pas été en mesure au début de l’automne d’imposer des mesures plus strictes à des régions inquiètes de la perte d’activité économique. Et la gestion de la deuxième vague est désormais critiquée par la presse, comme le quotidien Die Welt, qui parle d’un « grand échec ». Le quotidien Bild, le plus lu d’Allemagne, fustige de son côté la stratégie de vaccination du gouvernement, accusé d’avoir privilégié le seul produit élaboré par Pfizer en alliance avec l’allemand BioNTech, au détriment du vaccin américain Moderna. Car si plus de 264 000 personnes âgées et personnels soignants avaient reçu lundi une première dose du vaccin Pfizer-BioNTech, la lenteur des vaccinations est épinglée.

Cela reste sans commune mesure avec la France, où seulement 516 personnes avaient été vaccinées au 1er janvier dans les maisons de retraite, selon le ministère de la Santé. D’où de vives attaques de l’opposition. Secoué par le président Emmanuel Macron, le gouvernement a promis lundi une montée en puissance rapide, avec des piqûres pour tous les soignants à risques et non plus seulement dans les maisons de retraite. « Je peux vous dire qu’aujourd’hui nous aurons réalisé plusieurs milliers de vaccinations dans tout le pays, ça va monter en puissance et ça montera encore plus en puissance à partir de mercredi, jeudi, vendredi », a assuré lundi le ministre de la Santé, Olivier Véran.

France sans lieux culturels

En attendant, le niveau des contaminations reste préoccupant, avec environ « 10 000 cas par jour » début décembre et 15 000 « aujourd’hui », selon le ministère. Et le nombre de patients Covid hospitalisés s’élève à 24 962 – soit 182 de plus que dimanche –, au plus haut depuis le 21 décembre. Une situation de mauvais augure pour espérer une réouverture des bars et des restaurants au 20 janvier, comme l’avait envisagé le gouvernement, alors que les lieux culturels ont déjà dû faire le deuil d’accueillir du public à la rentrée.

Les Pays-Bas, eux, ont décidé d’avancer de deux jours, à mercredi, le début de leur campagne de vaccination. Ce pays est le dernier de l’UE à se lancer dans la vaccination.

Lundi, face à la flambée des contaminations, les autorités libanaises ont annoncé un nouveau confinement jusqu’à fin janvier à partir de jeudi, et le gouvernement japonais a dit qu’il « envisageait » un nouvel état d’urgence dans la région du grand Tokyo.

Au total, la pandémie a fait au moins 1 843 631 morts dans le monde, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles lundi à 11 h GMT. Plus de 85 051 970 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués.