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Le ministre de la Santé Olivier Véran, accompagné du secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance Adrien Taquet, dans un centre de vaccination du 5e arrondissement de Paris, le 23 décembre 2021 © POOL/AFP Eliot BLONDET

Pas de trêve des confiseurs face à la flambée d’Omicron : l’exécutif se mobilise lundi pour hâter la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, mais aussi pour décider de nouvelles mesures face à la poussée fulgurante du nouveau variant.

Le président Emmanuel Macron tiendra par visioconférence depuis le Fort de Bregançon, son lieu de villégiature dans le Var, un Conseil de défense sanitaire consacré au Covid-19 à 16H00, une heure avant le Conseil des ministres qui doit adopter le projet de loi instaurant le pass vaccinal.

À quatre jours du Nouvel An, le gouvernement pourrait faire plusieurs annonces à l’issue de ces deux réunions d’urgence. Et la question de nouvelles restrictions, déjà adoptées par plusieurs pays voisins, se pose, alors que le nombre de contaminations explose, avec plus de 100 000 nouveaux cas enregistrés samedi, un record depuis le début de la pandémie.

Dans l’opposition, certains, à l’image de la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse, réclament de différer la rentrée scolaire prévue le lundi 3 janvier. Une cinquantaine de soignants appuient, dans une tribune au JDD, une telle mesure « compte tenu de sa proximité avec les festivités du Nouvel An, avec recours au télé-enseignement jusqu’au retour à des seuils d’indicateurs sanitaires définis publiquement ».

D’autres plaident pour un couvre-feu le 31 décembre, même si plusieurs scientifiques ont estimé lundi qu’une telle « mesure ponctuelle, juste sur un jour ou sur une soirée, n’a pas vraiment d’intérêt », selon les mots de l’épidémiologiste Pascal Crepey sur Europe 1.

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File d'attente à Paris devant une unité de dépistage du Covid-19, le 23 décembre 2021 © AFP STEPHANE DE SAKUTIN

Une des pistes étudiées par le gouvernement est la réduction de la période d’isolement pour les cas contacts d’une personne positive au variant Omicron, actuellement de 7 à 17 jours, à condition qu’ils disposent d’un schéma vaccinal complet.

L’idée est d’éviter la paralysie du pays, alors que la multiplication des arrêts de travail pourrait provoquer la « désorganisation possible d’un certain nombre de services essentiels », selon le Conseil scientifique.

Car « le scénario réaliste, c’est que mi-janvier on (soit) à 200 000 contaminations jour » avec un nombre de cas contacts exponentiel, a estimé vendredi l’infectiologue Benjamin Davido.

Dès ce week-end de Noël, près de 8 000 vols ont été annulés par les compagnies aériennes du monde entier, tandis que des milliers d’autres ont été retardés, en raison du placement à l’isolement de nombreux personnels des compagnies et des aéroports.

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A l'aéroport de Los Angeles le 24 décembre 2021 © AFP/Archives DAVID MCNEW

L’obligation du port du masque à l’extérieur pourrait également être renforcée, à l’image de l’arrêté pris par le préfet en Savoie qui proroge des mesures en vigueur depuis le 30 novembre, obligeant les personnes de onze ans et plus au port du masque, y compris en extérieur, dans les lieux rassemblant plus de 10 personnes, comme les marchés, les salles de spectacle, etc.

Mais plus que jamais, l’exécutif mise d’abord sur la vaccination. C’est l’objectif de la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal. Initialement prévu pour une entrée en vigueur fin janvier, le projet de loi, présenté lundi en Conseil des ministres, sera examiné en commission à l’Assemblée nationale dès mercredi, avant d’aller au Sénat à partir du 5 janvier.

Sa mise en œuvre est prévue dès le 15 janvier. 

Dans le détail, il transforme le pass sanitaire en pass vaccinal « pour l’accès aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson, aux foires, séminaires et salons professionnels ou encore aux transports interrégionaux », notamment ferroviaire.

La seule présentation d’un test négatif demeurerait en revanche valable « pour l’accès aux établissements et services de santé et médico-sociaux ».

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Évolution en France du nombre de nouveaux cas, hospitalisations, entrées en soins critiques et décès, totaux et tendances pour ces quatre indicateurs, au 26 décembre © AFP Simon MALFATTO

Si les chiffres de contaminations au Covid-19 enchaînent les records, quelque 22 millions de Français ont déjà reçu une dose de rappel, soit plus de la moitié des 40 millions de personnes éligibles.

Pour autant, la pression continue de monter sur les hôpitaux avec 16 365 personnes actuellement hospitalisées, soit 506 nouvelles admissions en 24 heures, alors que le variant Omicron deviendra sans doute majoritaire en France cette semaine et l’est probablement déjà en Île-de-France, a déclaré l’épidémiologiste Dominique Costagliola lundi sur France inter.

Face à l’urgence, la haute autorité de santé (HAS) a recommandé vendredi que la dose de rappel puisse être réalisée à partir de trois mois pour la population éligible. 

De son côté, le ministère de la Santé a annoncé que le délai serait ramené à 4 mois dès maintenant — jusque-là il était de 5 mois après la dernière injection — et non à partir du 3 janvier comme initialement envisagé.

Dans son avis, la HAS a aussi préconisé l’administration dès à présent d’une dose de rappel chez les 12-17 ans souffrant d’immunodéficience ou d’une comorbidité à risque de forme grave.