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Le biologiste russe Denis Rebrikov © Nature

Le scientifique russe Denis Rebrikov a révélé son intention de produire des bébés génétiquement modifiés selon la méthode Crispr-Cas9. Il serait ainsi le second individu à réaliser un tel acte, après le biologiste chinois He Jiankiu, à la fin 2018. La création de ces bébés « génétiquement modifiés » avait entraîné une ferme condamnation de toute la communauté scientifique mondiale (et la suspension des fonctions professionnelles du biologiste par les autorités chinoises). 

Le biologiste moléculaire russe envisage quant à lui d’implanter des embryons génétiquement modifiés chez des femmes dès avant la fin de l’année, s’il en obtient d’ici là l’autorisation. Il ciblera le même gène que son prédécesseur chinois, appelé CCR5, mais Denis Rebrikov estime sa technique moins contestable sur le plan éthique, car il s’agit de permettre l’implantation des embryons dans les mères séropositives et résistantes aux traitements habituels – et donc de réduire le risque que celles-ci transmettent le virus au bébé in utero. He Jiankiu avait modifié, lui, le gène dans des embryons créés à partir de pères séropositifs : une manipulation qui présente peu d’avantages cliniques, car le risque qu’un père transmette le VIH à ses enfants est minimal.

Quoi qu’il en soit, ce nouveau projet de manipulation génétique sur des embryons irait à l’encontre du consensus scientifique selon lequel de telles expériences doivent être interdites jusqu’à ce qu’un cadre éthique international éclaircisse les circonstances dans lesquelles y recourir.