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Une vue du chantier de fouilles, avec au premier plan un demi-cercle de pierres. © D. Gliksman INRAP

C’est une découverte étonnante que vient de publier l’Inrap, l'Institut national de recherches archéologiques préventives. A Veyre-Monton, dans le Puy-de-Dôme, lors d’un élargissement de l’autoroute A 75, a été découvert un ensemble de menhirs alignés, une statue-menhir et un cairn abritant une tombe.

La fouille, d’1,6 hectare, a révélé une trentaine de monolithes, d’1 m à 1,60 m. Ces menhirs forment un alignement plus ou moins rectiligne et continu, s’étirant sur 150 m au moins.

Ils sont bordés d’un autre alignement de gros blocs de pierre, dans la continuité duquel cinq pierres composent un ensemble en fer à cheval. Enfin, six blocs, régulièrement espacés, forment un cercle de 15 m de diamètre.
Bien visible dans le paysage, le plus grand alignement présente une étonnante perspective : les plus grands menhirs sont principalement en haut de pente au nord, les plus petits au sud, moins espacés les uns des autres. Cet alignement suit un axe nord-sud, à proximité immédiate du passage d’un col, désormais emprunté par les automobilistes.

Au sein de l’alignement principal, l’un des menhirs se distingue par la nature calcaire de la roche et par le fait qu’il soit sculpté. Grossièrement anthropomorphe, la statue présente une éminence arrondie, posée sur des épaules sommairement dégrossies, ainsi que deux petits seins. Ces reliefs ont été obtenus en taillant l’ensemble de la surface de la pierre. Une cinquantaine de centimètres sous les seins, des enlèvements symétriques, très érodés, mais formant un chevron gravé pourraient correspondre à des avant-bras posés sur l’abdomen.

Cette statue-menhir est actuellement le seul exemplaire connu en Auvergne. Ces statues sont rares sur le territoire français, principalement attestées en domaine méditerranéen (Occitanie, Provence, Corse).

Le cairn de 14 m de long et 6,5 m de large, quadrangulaire, est construit autour d’une tombe. Cette sépulture accueille les restes d’un homme de grande taille. Son corps était protégé par un réceptacle de bois aujourd’hui disparu, entouré et calé de blocs.

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Vue aérienne du cairn et de la tombe © D. Gliksman INRAP

30 tonnes de pierres, transportées sur quelques kilomètres, ont été nécessaires à l’édification du cairn. Les menhirs de basalte proviennent de différentes origines. Leur poids inférieur à la tonne, n’implique pas de prouesse technique pour leur transport, mais représente néanmoins un investissement humain considérable.

Alors que les sites archéologiques d’habitat livrent généralement des objets qui permettent de définir précisément leur période d’occupation, le site de Veyre-Monton est particulièrement pauvre en la matière

La chronologie précise des occupations demeure par conséquent à établir sur la base d’analyses à venir, en particulier par le radiocarbone, que ce soit sur le squelette de l’individu occupant le centre du cairn ou sur les rares restes de faune. En dépit du caractère nouveau des structures, les éléments de comparaison extrarégionaux permettent, pour l’heure, de situer l’occupation principale du site au sein d’une période couvrant plusieurs millénaires, du Néolithique à l’âge du Bronze.