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Lancement par Ariane 5 de quatre satellites Galileo, à Kourou le 25 juillet 2018 © AFP

Galileo, le système européen de navigation par satellites européen, restait muet, mardi, cinq jours après un énigmatique problème « lié à son infrastructure au sol »« Il n’est pas rare qu’un système de navigation global complexe comme Galileo, dans une phase "services initiaux", connaisse des problèmes temporaires affectant la qualité du signal », a précisé à l’AFP la Commission européenne.

Le GPS européen, qui comportera à terme une trentaine de satellites, sera totalement opérationnel en 2020, mais ses premiers services, ses « services initiaux », sont disponibles depuis décembre 2016. 

Projet emblématique de la Commission européenne, Galileo vise à réduire la dépendance de l’Europe à l’égard du GPS américain, tout en améliorant les services rendus aux utilisateurs.

Le principal atout promis par Galileo par rapport à ses rivaux américain (GPS), russe (Glonass) et chinois (BeiDou) : un positionnement d’une précision inégalée, de l’ordre du mètre, voire de quelques centimètres pour le service payant.

Mais depuis vendredi, le système reste silencieux « affecté par un incident technique lié à son infrastructure au sol », qui a provoqué « une interruption temporaire des services initiaux de navigation et de synchronisation », selon un communiqué de l’agence européenne des systèmes de navigation par satellite (GSA).

Un incident que la GSA ne détaille pas, mais qu’elle lie au jeune âge du système toujours en phase pilote : « Si l’incident actuel est très regrettable, c’est précisément pour faire face à ces premiers incidents techniques que l’UE déploie progressivement Galileo ».

Les centaines de millions d’utilisateurs (via leur smartphone, leurs outils connectés…) ont automatiquement basculé sur les systèmes de navigation américain (GPS) ou russe (Glonass) auxquels ils accèdent toujours simultanément.

Des usages quotidiens

Le service de recherche et de sauvetage, utilisé pour secourir les personnes en détresse, par exemple en mer ou en montagne, reste opérationnel.

Initié en 1999, le programme Galileo a connu des débuts très compliqués. Les retards se sont enchaînés, les coûts ont très fortement augmenté, atteignant environ 10 milliards d’euros. 

Et ce n’est pas le premier problème technique de la constellation : des dysfonctionnements avaient notamment été observés sur certaines des horloges atomiques embarquées dans la vingtaine de satellites. La cause a été identifiée et des mesures ont été prises pour éviter que le service de navigation ne soit affecté, selon l’Agence spatiale européenne (Esa).

« À l’heure actuelle, des experts travaillent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 pour rétablir le plus rapidement possible les services Galileo (…) avant que le système ne devienne pleinement opérationnel », a précisé à l’AFP la Commission européenne.

Quelque 10 % du PIB européen dépend aujourd’hui des systèmes de positionnement par satellites, et d’ici 2030 ce pourcentage pourrait grimper à environ 30 %.

Car un programme de navigation par satellites ne se résume pas à trouver la bonne route. Aujourd’hui les services de positionnement ont envahi nos vies. Commander une pizza, partager sa localisation sur les réseaux sociaux, préparer un marathon… Le nombre d’applications fondées sur la navigation par satellites ne cesse de croître.

Les objets connectés sont aussi de plus en plus nombreux à passer par les satellites pour communiquer, comme le capteur proposé aux personnes âgées et qui envoie un SOS en cas de chute, le collier qui surveille la santé de votre chat, la balise qui permet de retrouver vos clés ou localiser vos enfants à tout moment.