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Vue d’artiste de la destruction du village de Tell Abu Hureyra par un fragment de comète, il y a 12 800 ans © UC Santa Barbara

Les impacts de météorites sont des événements imprévisibles aux conséquences potentiellement désastreuses. Celui qui a mis fin au règne des dinosaures, il y a 66 millions d’années, n’est que le plus connu. Mais il y a 13 000 ans, à la fin de la dernière glaciation, c’est sans doute un impact de météorite qui a également causé l’extinction des derniers grands mammifères – un événement suivi par une période de froid appelée Dryas.

Dans les années 70, une preuve de cet impact a été découverte en Syrie, à Tell Abu Hureyra, un site aujourd’hui recouvert par un lac artificiel. Les fouilles ont révélé un village d’agriculteurs et d’éleveurs daté de 12 800 ans, l’un des tout premiers témoignant de la sédentarisation des habitants. Mais sur ce site, les chercheurs ont également retrouvé du verre fondu parmi des os et des graines : du verre formé à très haute température, bien au-delà de ce que pouvaient produire les hommes à cette époque.

Près de 50 ans après cette découverte, des chercheurs de l’université de Santa Barbara (Californie) ont réétudié les fragments de verre fondu et se sont rendu compte qu’ils contenaient du fer, du chrome, de l’iridium et même du platine, témoignant d’un chauffage à plus de 2000 °C. D’après J. Kennet, archéologue de l’université, cette température ferait fondre une automobile en moins d’une minute. Une telle intensité résulte forcément d’un phénomène extrêmement violent, rapide et de très haute énergie : un impact de météorite par exemple…

Kennet et ses collègues pensent avoir obtenu la preuve de la destruction du village par un fragment de la comète responsable des extinctions de la fin du Dryas. Cette observation vient conforter d’autres études montrant qu’une couche de débris noirâtres se retrouve à d’autres endroits de la planète, témoignant d’un phénomène généralisé, et non pas d’un impact aux conséquences seulement locales.