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Pourquoi les plaques d’eczéma provoquées par le contact de la peau avec un allergène réapparaissent-elles aux mêmes endroits alors que la lésion a eu le temps de guérir ? C’est sur cette question que s’est penchée une équipe de recherche associant l’Inserm, l’université Claude Bernard Lyon 1, l’École normale supérieure de Lyon et le CNRS au sein du Centre international de recherche en infectiologie. Le résultat de leurs travaux réalisés chez la souris ouvre de nouvelles perspectives dans la compréhension du fonctionnement et du traitement de l’eczéma de contact allergique.

L’eczéma de contact (ou dermite de contact) allergique est une réaction cutanée provoquée par l’exposition à des substances allergènes. L’inflammation des couches supérieures de la peau qu’elle provoque peut perdurer pendant plusieurs jours, ne disparaît pas tant que la peau reste en contact avec l’allergène responsable et peut même devenir chronique. Elle se manifeste par des éruptions cutanées locales (plaques d’eczéma), accompagnées de brûlures et de démangeaisons, et réapparaît lorsque les zones guéries sont à nouveau en contact avec l’allergène.

Les lymphocytes T mémoire résidents (TRM) sont des cellules de l’immunité qui persistent à long terme dans les tissus périphériques comme la peau. Ils participent à la réponse immunitaire secondaire, particulièrement rapide et efficace contre les pathogènes déjà rencontrés, mais qui peut être responsable de l’aggravation de certaines maladies inflammatoires.

Les chercheurs ont découvert que non seulement les allergènes persistaient dans la peau pendant plusieurs semaines, mais qu’ils n’étaient pas les seuls. Les lymphocytes T mémoire résidents (cellules immunitaires) s’accumulent aussi progressivement dans l’épiderme alors que l’inflammation due à l’allergie de contact se résorbe, et y persistent pendant de longues périodes, réactivant l’apparition de plaques d’eczéma même si elle semble guérie, lors d’un nouveau contact avec l’allergène.