Un glacier instable en cours de fonte se trouvant sur le versant italien du Mont Blanc est surveillé de près par des scientifiques, qui craignent que la hausse des températures ne représente une menace pour la vallée située en contrebas.

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Une vache paît près du glacier de Planpincieux dans les Alpes italiennes, le 3 août 2021 © AFP Marco Bertorello

Le glacier de Planpincieux, perché à 2 700 mètres d'altitude au-dessus du village du même nom, est au-dessous de la face sud des Grandes Jorasses. Qualifié de « tempéré », il est déjà en cours de fonte, contrairement aux glaciers polaires encore gelés jusqu'à la couche rocheuse. Ce qui signifie que le glacier de Planpincieux peut glisser plus rapidement en raison de la couche d'eau sur laquelle il repose, le rendant plus dangereux pour le Val Ferret situé en contrebas, selon les experts. « Nous faisons face à une hausse importante des températures, qui accélère la formation de la couche d'eau sous le glacier », a expliqué Valerio Segor, le directeur de gestion des risques naturels dans le Val d'Aoste, dans le nord-ouest de l'Italie.

Auparavant, le glacier de Planpincieux, plus épais et moins fracturé, était dans une position plus stable sur la roche, a rappelé Paolo Ferret, un expert en glaciers basé à Courmayeur mais, en raison de la hausse des températures causée par le changement climatique, il « s'est déplacé que sur une surface lisse le rendant plus instable ». Le glacier glisse lentement mais sûrement, jusqu'à un mètre et demi par jour dans les cas extrêmes, a-t-il précisé, alors que le sérac Whymper, un glacier de type polaire le surplombant à 4 000 mètres d'altitude, glisse sur une distance de 2 à 20 centimètres chaque jour.

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Le glacier de Planpincieux, dans les Alpes italiennes, le 5 août 2021 © AFP Marco Bertorello

Un énorme bloc de 15 000 m3 de glace s'est détaché du Whymper en octobre, juste après que les autorités eurent interdit l'accès aux sentiers situés en contrebas. Les mouvements du glacier de Planpincieux et de ceux qui le surplombent sont suivis de près à l'aide radars et les autorités régionales ont mis sur pied des plans d'urgence reposant sur plusieurs scénarios. Le scénario « extrême » envisage la chute de 800 000 m3 de glace sur le village et les routes d'accès « mais il n'y a aucune garantie que cela se déroulera de cette façon », selon Paolo Ferret.