Les analyses sont toujours en cours pour comprendre l’incident ayant conduit en juillet à l’arrêt d’un réacteur EPR à Taishan (Chine), a souligné lundi l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

« Aujourd’hui, on en est toujours au stade de l’analyse chez les industriels », a indiqué son directeur général adjoint, Julien Collet.

« À ce stade, on ne peut pas dire que ce qui s’est passé est parfaitement compris et qu’on dispose de la solution », a-t-il ajouté.

L’incident avait été signalé le 14 juin : un petit nombre de barres de combustible d’uranium endommagées (« crayons ») causait une accumulation de gaz rares radioactifs dans le circuit primaire, étanche, de la centrale. Le réacteur avait finalement été mis à l’arrêt un mois et demi plus tard.

La Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), une association antinucléaire, avait indiqué samedi avoir transmis à l’ASN des éléments provenant d’un lanceur d’alerte et pointant un défaut de conception de la cuve du réacteur.

Elle faisait état d’une mauvaise répartition du flux hydraulique occasionnant des vibrations très importantes sur les assemblages de combustibles. La CRIIRAD mettait en garde contre le risque de problème identique sur d’autres EPR, notamment celui en construction en France à Flamanville (Manche).

« Il y a de toute évidence une composante hydraulique sur ce sujet, c’est vrai, après ça ne fait pas toute la connaissance du phénomène », a réagi Julien Collet.

« Ça peut être trois choses : le réacteur lui-même, le combustible et la manière dont le réacteur a été exploité », explique-t-il. Mais souvent il s’agit de « phénomènes multifactoriels » mêlant ces trois paramètres.

« Une fois qu’EDF aura bien compris ce qui s’est passé, aura statué sur ce qui peut arriver à Flamanville 3 et le cas échéant proposé des mesures, il transmettra le dossier à l’ASN qu’on instruira en amont du démarrage du réacteur », a aussi indiqué Julien Collet.