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Un guépard en Afrique du Sud. Ce félin, animal le plus rapide au monde, est menacé d'extinction © Zocka_K/GettyImages

La Convention sur la diversité biologique (CDB) propose de protéger au moins 30 % de la planète d’ici 2030 pour lutter contre la dégradation accélérée de l’environnement, selon la première mouture d’un texte dévoilé lundi.

La 15e réunion de la Convention de l’Onu sur la diversité biologique (COP15) se tiendra à Kunming, en Chine, en octobre. Cette réunion, jugée cruciale, doit définir une feuille de route, pour les 200 membres de la CBD, afin de mieux protéger les écosystèmes au cours de la décennie. 

L’objectif est de vivre « en harmonie avec la nature » d’ici 2050, rappelle la CBD.

L’ébauche de texte, qui sera négociée lors la COP15, prévoit notamment de « protéger les sites d’importance particulière pour la biodiversité au moyen d’aires protégées et d’autres mesures efficaces de conservation par zone » couvrant « au moins 30 % des zones terrestres et marines avec au moins 10 % sous stricte protection » d’ici 2030, ces pourcentages restant à négocier. 

Aleksandar Rankovic, expert à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), y voit « une proposition ambitieuse ». 

Des ONG regroupées dans la coalition Campaign for nature s’inquiètent toutefois de l’absence de mention portant sur « l’efficacité de la gestion » de tels espaces.

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Incendies de forêts à Eden en Australie le 6 janvier 2020 © AFP/Archives Saeed Khan

Une autre mesure vise à « réduire d’au moins 50 % la pollution causée par l’excès d’éléments nutritifs, les biocides, les déchets plastiques et autres sources de pollution » d’ici la fin de la décennie. 

Le texte reprend des conclusions des experts biodiversité de l’Onu (IPBES). Dans un vaste rapport publié en mai, ils soulignaient le rôle de l’agriculture, la déforestation, la pêche, la chasse, le changement climatique, les pollutions et les espèces invasives, dans la dégradation accélérée de l’environnement. 

La CDB souligne aussi l’importance des solutions basées sur la nature pour atteindre les objectifs de Paris afin de limiter le réchauffement climatique.

Cette première mouture constitue « un grand pas » dans la définition d’objectifs pour protéger la biodiversité, mais le texte est « mince » en ce qui concerne leur mise en œuvre et les moyens déployés, a estimé Li Shuo, de Greenpeace International.

La COP15 devrait aussi acter l’échec des « objectifs d’Aichi » définis en 2010. Ils visaient, entre autres, à mieux prendre en compte la biodiversité dans les stratégies nationales, à étendre les aires de conservation terrestres et aquatiques, à prévenir l’extinction des espèces menacées ou encore à éviter la surpêche et à gérer les surfaces agricoles de manière durable d’ici 2020. La plupart n’ont pas été atteints.