A l'instar d'autres pays européens, la France vient à son tour de détecter la présence de Covid-19 dans l'un de ses quatre élevages de visons, en Eure-et-Loir où les mille bêtes à fourrure ont été abattues.

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Un élevage de visons à Champrond-en-Gâtine, dans l'Eure-et-Loir, le 22 novembre 2020 © AFP Guillaume Souvant

« L'abattage de la totalité des mille animaux encore présents sur l’exploitation et l’élimination des produits issus de ces animaux » ont été ordonnés dimanche par arrêté, ont annoncé les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de la Transition écologique.

Sur les trois autres élevages, l'un est indemne et « des analyses sont encore en cours dans les deux derniers », dont les résultats sont attendus dans la semaine, précise leur communiqué conjoint.

Etat des lieux et mesures de prévention

Plusieurs pays européens ont déjà rapporté des contaminations d'élevages de visons, principalement le Danemark, avec la découverte récente d'un virus variant, mais aussi les Pays-Bas puis la Suède, la Grèce, et des cas isolés en Italie et en Espagne. Des cas ont également été décelés aux États-Unis.

En France, des mesures de surveillance et de sécurité renforcées (masques, lavage des mains, etc.) ont été mises en place dans ces installations en mai, après une alerte lancée en avril par les Néerlandais, a indiqué le gouvernement dimanche.

Des analyses ont ensuite été réalisées mi-novembre dans le cadre d'un programme dédié conduit par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui ont mis le doigt sur le cas eurélien.

Les résultats des tests effectués sur les éleveurs des quatre sites se sont révélés négatifs, souligne-t-on. Une surveillance renforcée a été mise en place pour l'éleveur concerné et sa famille, désormais « cas contacts ».

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Un vison dans une ferme d'élevage à Gjol, dans le nord du Danemark, le 9 octobre 2020 © Ritzau Scanpix/AFP Mads Claus Rasmussen

Le vison peut en effet contracter la maladie, mais aussi réinfecter l'être humain.

Il est la seule espèce connue à ce jour à l'origine de contamination inter-espèces, en l'occurrence vers l'Homme et le chat, rappelle l'Anses, qui dans un avis récent a relevé le fait qu'aujourd'hui les animaux ne jouaient pas de rôle dans la propagation du Covid-19.

Contamination de moindre ampleur qu’au Danemark mais la prudence est de mise

La filière française de la fourrure a indiqué dimanche soir qu'elle « collaborerait en toute transparence afin de garantir les meilleures conditions sanitaires pour les élevages et leur environnement ».

« Les autorités sanitaires internationales ont établi le risque pour l'homme lié à la Covid-19 dans un élevage de vison à un niveau très bas », ajoute la fédération.

Avec quelque 20.000 visons d'élevage en France, selon le ministère de l'Agriculture, la France est loin du problème du Danemark, premier exportateur mondial avec un cheptel de 15 à 17 millions de têtes.

L'affaire a pris une tout autre ampleur quand Copenhague a ordonné début novembre l'abattage de tous ces animaux. En cause : la crainte d'une mutation du coronavirus qui, transmis à l'homme, rendrait inopérants les vaccins en cours de développement.

Aujourd'hui, les autorités de ce pays estiment que la souche mutante est « très probablement éteinte », mais l'abattage généralisé reste d'actualité, au grand dam des éleveurs danois, qui sont descendus dans la rue samedi.

En France, une analyse de séquençage du virus sera connue d’ici à la fin de la semaine et doit permettre d’exclure toute contamination par le variant SARS-COV-2.