Avez-vous déjà tenté de jouer du kazoo ? Pas si simple au premier abord, car dans ce petit instrument de musique constitué d’un tube et d’une membrane, il ne suffit pas de souffler comme dans une flute : pour espérer sortir un son, il faut faire vibrer ses cordes vocales.

Si nombre de nos congénères éprouvent quelques difficultés à jouer de cet instrument, les orangs-outans y parviennent parfaitement comme l’ont montré des chercheurs américains.

Certes, le résultat n’est pas très mélodieux, mais il en dit long sur la capacité de ces primates à moduler leur voix.

Il y a peu, en effet, les scientifiques estimaient que les grands singes éprouvaient les mêmes difficultés que la plupart des mammifères à contrôler leurs émissions sonores. Plusieurs études récentes ont néanmoins nuancé cette idée reçue : par leurs intonations et leur rythme, certains orangs-outans tentent en effet d’imiter la voix humaine.

L’expérience du kazoo confirme cette capacité. En quelques minutes seulement, certains individus parviennent à sortir des sons de l’instrument en modulant à la fois la hauteur des notes et leur durée.

Le contrôle de la voix est un prérequis du langage parlé, et selon les chercheurs, l’expérience montre que les grands singes n’ont pas beaucoup de retard sur les êtres humains. Ils disposent en tout cas du circuit cérébral requis pour effectuer ce contrôle. Reste maintenant à comprendre pourquoi les grands primates n’ont pas développé cette faculté au fil des millénaires.