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Les deux fragments retrouvés. L’aspect est caractéristique d’une météorite fraîche, avec une belle croûte de fusion noire à l’extérieur. © Media INAF

L’année commence sur les chapeaux de roues pour le réseau Fripon. Pour la première fois depuis le lancement de ce réseau d’observation, une météorite a pu être retrouvée après qu’un bolide ait été observé en Italie, le 1er janvier à 18 h 26 min 54 s UT.

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Le bolide du 1er janvier 2020, 18 h 26 min 54 s UT, filmé avec la caméra FRIPON/PRISMA de Loiano (Italie). © Fripon/Vigie-Ciel

C’est en effet grâce aux caméras du réseau italien Prisma – qui fait partie du réseau européen Fripon – que la zone de chute a pu être identifiée. Après un appel à la population italienne, les habitants de la région ont été invités à rechercher les météorites autour de chez eux, et deux fragments d’une masse totale de 55 g ont été trouvés près de Cavezzo, dans la province de Modène, en bordure de la zone estimée.

Un portrait précis de l’objet grâce à des caméras

Les enregistrements de 8 caméras ont permis de déterminer avec précision les paramètres physiques de l’objet. Avant son entrée atmosphérique, le météoroïde à l’origine du bolide avait une masse d’environ 8 kg et est rentré dans l’atmosphère avec une vitesse d’environ 12 km/s. C’est la vitesse la plus faible jamais enregistrée par Fripon.

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Trajectoire atmosphérique du bolide du 1er Janvier 2020 calculée à partir des enregistrements vidéo des caméras du réseau FRIPON/PRISMA. © FRIPON/Vigie-Ciel

Le bolide est devenu lumineux à environ 75 km d’altitude et s’est éteint environ 6 secondes plus tard alors qu’il était à moins de 20 km au-dessus du sol. La masse finale calculée de l’objet est de 150 g. Mais une fragmentation à 32 kilomètres d’altitude a été repérée sous la forme d’un sursaut lumineux.

Ce sursaut de lumière de magnitude -10 était 10 000 fois plus brillant que l’étoile Véga, l’étoile la plus brillante de l’hémisphère nord. Les scientifiques en ont déduit que plusieurs morceaux plus petits se sont dispersés selon une ellipse de chute, les objets les plus massifs parcourant la distance la plus grande.

Cette première découverte pour le réseau Fripon est non seulement le résultat d’années de travail et de collaboration internationale entre plusieurs structures de recherche, mais elle marque aussi le succès des sciences participatives associant des amateurs. Celles-ci ont dans ce cadre pour objectif de sensibiliser les publics sur l’importance scientifique des météorites, de faire en sorte qu’elles ne soient plus perdues après leurs chutes et qu’elles soient analysées par des spécialistes.