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Un nourisson dans une couveuse de la maternité de l'hôpital de Rabta à Tunis, en Tunisie, le 11 mars 2019 © AFP/Archives FETHI BELAID

Un bébé sur sept pèse moins de 2,5 kilos à la naissance, essentiellement dans les pays pauvres, ce qui peut avoir des répercussions sur sa santé plus tard, prévient une étude publiée jeudi.

Plus de 20 millions de bébés sont venus au monde avec un « faible poids de naissance » (moins de 2,5 kilos) en 2015, selon cette étude coréalisée par la London School of Hygiene and Tropical Medicine, l’Unicef et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Quelque 90 % de ces naissances ont eu lieu dans des pays à faibles ou moyens revenus, et les trois-quarts en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.

Les bébés avec un faible poids de naissance « ont un plus grand risque de présenter un retard de croissance et de connaître plus tard des problèmes de santé, dont des affections chroniques comme le diabète et les maladies cardiovasculaires », selon ces travaux publiés dans la revue The Lancet Global Health. En outre, « plus de 80 % des 2,5 millions de nouveau-nés qui meurent chaque année ont un faible poids de naissance ».

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Taux de naissance de bébés pesant moins de 2,5 kg, par pays, en 2015 © AFP Simon MALFATTO

L’étude porte sur près de 150 pays, pour la période 2000 à 2015. Elle montre que la proportion de bébés nés avec un faible poids a diminué pendant cette période (de 17,5 % à 14,6 %), mais pas suffisamment. Le phénomène est complexe et de nombreux facteurs entrent en ligne de compte : âge et alimentation de la mère, nombre de grossesses, éventuelles maladies infectieuses, consommation de tabac ou de drogue, voire facteurs environnementaux (pollution de l’air).

Dans les pays pauvres, le faible poids de naissance s’explique essentiellement par une mauvaise croissance dans l’utérus. En revanche, dans les pays riches, le faible poids est souvent associé à une naissance avant terme (37 semaines de gestation). 

Cette prématurité peut être la conséquence « d’un âge avancé de la mère (les grossesses étant menées de plus en plus tard dans les pays riches, NDLR), de la consommation de tabac, d’un recours injustifié à la césarienne ou des traitements favorisant la fertilité, qui augmentent la probabilité de naissances multiples », selon l’une des auteurs de l’étude, la docteur Hannah Blencowe.

Parmi les pays étudiés, celui où la proportion de naissances avec un faible poids était la plus importante en 2015 est le Bangladesh (27,8 %). À l’inverse, c’est en Suède qu’elle était la plus basse (2,4 %). Cette proportion se situe autour de 6 à 8 % pour des pays développés comme les États-Unis (8 %), le Royaume-Uni (7 %), la France (7,4 %), l’Italie (7 %) ou l’Allemagne (6,6 %).

Par ailleurs, les auteurs de l’étude soulignent le manque de données pour de nombreux pays pauvres, ce qui nécessite le recours à des modèles statistiques. Ils plaident pour que chaque nouveau-né soit systématiquement pesé, afin de « favoriser des mesures de santé publique sur les causes du faible poids à la naissance ».