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Un panel de méthodes contraceptives disponibles, principalement pour les femmes © Unsplash / Reproductive Health Supplies

Des chercheurs ont développé un système de contraception par nanomatériaux magnétiques et biodégradables, efficace pendant au moins 30 jours chez les souris.

La recherche pour une contraception masculine fiable et réversible continue d’avancer, après des années de stagnation. À ce jour, les deux moyens de contraceptions les plus répandus pour l’homme sont les préservatifs et la vasectomie, acte ne s’adressant pas à tous, car difficilement réversible. Alors que les femmes ont le choix entre la pilule, l’implant, l’anneau, le stérilet ou le patch, les hommes manquent d’options qui soient temporaires, mais aussi efficaces sur une longue durée.

Des chercheurs indiens ont développé une méthode de contraception directement injectable dans les testicules, sous anesthésie locale. Mais l’injection peut être douloureuse ou irritante d’après les effets secondaires déclarés.

Raison pour laquelle l’équipe de Weihua Ding et Fei Sun s’est attelée à la recherche d’une technique qui ne soit pas directement à injecter dans les testicules. La méthode d’action est cependant la même : faire chauffer les glandes génitales. Les températures élevées peuvent en effet diminuer le nombre de spermatozoïdes chez l’homme.

Les scientifiques ont donc testé l’injection de nanoparticules d’oxyde de fer dans le sang des souris. Et pour faciliter le chemin jusqu’aux testicules sans injection directe, les scientifiques ont recouru à des aimants. L’oxyde de fer était ainsi à la fois chauffé et guidé par le champ magnétique.

Une fois arrivées, les nanoparticules chauffent les testicules jusqu’à 40 degrés et stoppent ainsi la spermatogenèse. Mais les effets sont bien temporaires. La production de spermatozoïdes commence à reprendre après 30 jours et revient à la normale 60 jours plus tard. Sept jours après traitement, les souris mâles ne pouvaient plus avoir de bébés, mais deux mois plus tard, ils participaient à la conception de 12 souriceaux par femelle.

D’après les auteurs, ces nanoparticules sont rapidement éliminées par le corps. Bien qu’il ne s’agisse que de recherches sur les souris à ce stade, cela pourrait ouvrir de nouvelles perspectives dans la conception de contraceptifs masculins, selon l’étude publiée le 28 juillet dans le journal Nano Letters.

Une pilule contraceptive pourrait aussi se retrouver un jour sur le marché. L’endocrinologue Stéphanie Page, de l’université de Washington, a dévoilé en 2018 qu’un contraceptif oral avait passé les premiers tests cliniques d’innocuité.

D’autres expérimentations prometteuses dans le domaine de la contraception masculine n’ont pas pu aboutir. Un projet mené par une équipe de chercheurs à Munich reposant sur deux injections a par exemple dû être interrompu, car il entraînait trop d’effets secondaires, selon les participants.