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Contrôle de la garde civile à l’entrée de la ville d’Ourense, dans le nord-ouest de l’Espagne, bouclée pour cause de Covid-19 depuis le 8 octobre 2020 © AFP Miguel Riopa

L’inquiétude est vive en Europe où la propagation du coronavirus repart de plus belle, l’Allemagne redoutant même qu’elle ne devienne « incontrôlée » tandis qu’à Madrid, une des capitales les plus touchées du continent, le gouvernement espagnol envisage d’instaurer l’état d’urgence vendredi.

En Europe, plus de sept millions de cas de Covid-19 ont au total été signalés. Ainsi, en Allemagne, « le nombre des infections augmente, particulièrement aujourd’hui, dans une ampleur préoccupante », a alerté jeudi le ministre de la Santé Jens Spahn. Pour la première fois depuis début avril, plus de 4 000 nouveaux cas quotidiens y avaient été recensés la veille, le record en 24 heures, 6 294, datant du 28 mars. Les vacances d’automne devant commencer dans une grande partie de ce pays, le gouvernement a appelé à limiter les voyages et les régions se sont accordées sur une interdiction de séjour dans les hôtels ou appartements touristiques pour des personnes en provenance de zones à risque nationales. A Berlin, la plupart des magasins ainsi que tous les restaurants et bars devront fermer de 23 heures à 6 heures à partir de samedi et au moins jusqu’au 31 octobre.

En France, quatre villes de l’est et du nord (Lyon, Grenoble, Saint-Etienne et Lille) passeront le même jour en zone d’alerte maximale, a annoncé jeudi le ministre français de la Santé Olivier Véran.

Au total, plus de 18.000 nouveaux cas de contamination par le coronavirus ont été détectés en 24 heures en France, un record depuis l'utilisation de tests à grande échelle, selon des chiffres officiels communiqués jeudi soir. Dans la région parisienne, l'agence régionale de santé (ARS) a demandé aux hôpitaux et aux cliniques de « mobiliser toutes leurs ressources » en prévision d'un « afflux important » de malades du Covid-19 dans les prochaines semaines.

Coup de tonnerre à Madrid 

En Belgique, les cafés et bars ont fermé jeudi matin dans l'ensemble de la région de Bruxelles. Dans tout le pays, ils devront fermer au plus tard à 23h à partir de vendredi soir. En Pologne, le gouvernement a annoncé qu'il rendait le port du masque de protection obligatoire dans tout l'espace public. En Italie, où une mesure similaire sur le masque a été prise la veille et où l'état d'urgence a été prolongé jusqu'au 31 janvier, les récalcitrants s'exposent à une amende qui pourra atteindre les 1.000 euros.

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Graphique montrant la moyenne glissante sur 7 jours des cas quotidiens pour 100 000 habitants dans une sélection de pays d’Europe © AFP Romain Allimant

En Autriche voisine, le gouvernement n’a pas totalement exclu une deuxième confinement après un nombre record, comme, plus au sud, en Croatie, de nouveaux cas de contamination 24 heures.

Quant à l’Espagne, où les habitants de la capitale et de ses environs ne peuvent plus depuis vendredi soir sortir de leur ville que pour des raisons de première nécessité, elle a connu un véritable coup de tonnerre, le Tribunal supérieur de justice de Madrid ayant rejeté jeudi ce bouclage partiel car il ne respecte pas les « droits » et les « libertés fondamentales ». Le gouvernement espagnol, qui se réunit vendredi en conseil des ministres extraordinaire, n’a pas exclu de décréter l’état d’urgence dans la capitale.

Etat d’urgence prolongé au Maroc 

Face à la propagation du virus, la Commission européenne a annoncé jeudi avoir conclu un accord avec le groupe pharmaceutique américain Gilead pour la fourniture de 500 000 doses de Remdesivir, un antiviral autorisé dans l’UE pour traiter les malades du Covid-19. Tous les pays de l’UE, les pays membres de l’Espace Economique Européen, le Royaume-Uni et six pays candidats (Albanie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie, Kosovo et Bosnie-Herzégovine) pourront bénéficier de ces achats.

En Russie, la pandémie a également continué à progresser jeudi avec plus de 11 400 nouvelles contaminations, tout proche du record de 11 656 cas enregistré le 11 mai, quand un confinement strict y était imposé.

Situation préoccupante aussi au Maroc où le gouvernement a décidé de prolonger d’un mois l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis la mi-mars.

Bonne nouvelle, en revanche, au Sénégal où Gorée, l’île symbole de la traite négrière au large de Dakar, une destination prisée des touristes, rouvrira samedi aux visiteurs après des mois de fermeture.

Dans le monde, la pandémie a fait au moins 1 057 084 morts depuis fin décembre, les Etats-Unis étant le pays le plus endeuillé avec 212 632 décès, devant le Brésil qui s’approche des 150 000 morts.