2 – Jean Arp et la drosophile

Volume replié sur lui-même. Immobile. En attente. Un tout petit organe dans le corps d’un embryon de drosophile, la mouche du vinaigre. Un disque imaginal, un des nombreux îlots de cellules embryonnaires qui sommeille, attendant son heure…

Quand viendra la métamorphose, brutale qui transformera la larve en adulte, de nombreuses cellules de la larve s’autodétruiront. Dans ce corps nouveau, que la mort aura sculpté, les cellules qui dormaient dans les disques imaginaux vont soudain commencer à proliférer, et le disque se transformera en organe adulte : une aile, un œil, une patte, une antenne...

Même jeu de formes dans l’espace, avec cette sculpture de pierre de Jean Arp. Ebauche. Attente d’une métamorphose qui ne surviendra plus. La forme est figée. Aucun tumulte ne viendra la bouleverser de l’intérieur. Le sculpteur n’est pas à l’intérieur, il ne peut surgir que du dehors...