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Reconstitution hypothétique d'Australopithecus anamensis par John Gurche © Matt Crow, Cleveland Museum of Natural History

C’est le plus ancien nom sur lequel on peut mettre un visage.

Il s’appelle Australopithecus Anamensis et il est connu par des fragments osseux depuis 1995. Les premiers restes de cet hominidé ont été découverts par Meave Leakey dans deux sites du Kenya, mais ces os fragmentés et brisés ne permettaient pas de retracer le portrait de cette espèce. C’est chose faite avec la publication le 28 août dans la revue Nature, de deux études décrivant un crâne découvert en 2016 à Woranso Mille (Éthiopie).

Le crâne assez fragmenté a été patiemment reconstitué et nous donne à voir à quoi pouvait ressembler un de nos lointains cousins, il y a 3,8 millions d’années.  La face est aplatie, allongée, simiesque en un mot.

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Ce crâne de 3,8 millions d'années est remarquablement complet. © Dale Omori, Cleveland Museum of Natural History

Le crâne est robuste, avec une crête sagittale qui, chez les mâles des grands singes, sert d’attache aux muscles crâniens. Ce caractère et la grande taille des canines font penser que l’individu était un mâle.

Comme beaucoup de découvertes spectaculaires, ce crâne pose pour l’instant plus de questions qu’il n’apporte de réponses : quels sont les rapports entre Anamensis et Lucy, qui vivait 600 000 ans plus tard ? Y a-t-il une filiation entre les deux espèces, ou ont-elles évolué parallèlement ?