Le livre qui a popularisé le baclofène Publiée en 2008, cette autobiographie retrace l’expérience d’Olivier Ameisen, cardiologue, qui s’est administré du baclofène à forte dose pour se guérir de l’alcool. On estime qu’aujourd’hui en France, 20 000 à 30 000 personnes prendraient du baclofène – qui peut être prescrit hors AMM – pour des problèmes liés à l’alcool. © CC

Présenté depuis plusieurs années comme la pilule miracle contre l’alcoolo-dépendance, le baclofène peine à faire la preuve de son efficacité dans le cadre d’essais cliniques d’envergure. L’étude publiée le 19 mars par des médecins français dans la revue Alcohol and Alcoholism, est la première à présenter un taux de réussite important sur un grand nombre de patients traités à haute dose. Les études précédentes qui avaient montré des résultats contrastés portaient sur 80 patients traités à faible dose.

Sur les 180 patients engagés dans l’essai, 132 ont pu être suivis pendant un an. Parmi eux, 78 sont devenus abstinents et 28 sont devenus des buveurs modérés. Soit un taux de réussite de 80% pour ces 132 patients et un taux de réussite global de 58% alors que les traitements prescrits aujourd’hui (la Naltrexone et l’Acamprosate) avoisinent les 25%.
Ces taux de réussite exceptionnels doivent néanmoins être regardés avec prudence et devront être confirmés par un essai clinique mettant en scène le baclofène contre un placebo. Cet essai qui sera financé par la sécurité sociale et un particulier anonyme portera sur 380 patients et débutera en mai prochain.

L’espoir suscité par le baclofène ne réside pas dans sa seule efficacité présumée. Contrairement aux traitements actuels qui contraignent le patient à une abstinence totale, le baclofène permettrait aux alcooliques de revenir à une consommation modérée, en agissant sur ce que l’on appelle le « craving » c'est-à-dire le besoin irrépressible de reprendre un verre. Bref, de continuer à boire mais avec modération.