Au plus près d’Antarès
Grâce au VLT, le télescope européen installé dans le nord du Chili, des astronomes sont parvenus à observer des détails de la surface d’Antarès, une étoile supergéante rouge située à 600 années-lumière de la Terre.
Bernard Nomblot - Publié le
© Eso
Le Soleil est l’étoile la mieux connue des astronomes, car proche de notre planète et facilement observable. Ce n’est pas le cas des autres étoiles, trop éloignées de nous pour qu'on puisse examiner leur surface. À l'exception, désormais, d'Antarès, l’étoile principale de la constellation du Scorpion, actuellement visible plein sud en tout début de soirée. Sa couleur orangée est caractéristique des étoiles supergéantes en fin de vie. Cette très vieille étoile devrait un jour exploser – demain ou dans 10 000 ans, on l'ignore – illuminant notre ciel durant plusieurs mois avec une luminosité comparable à celle de la pleine Lune.
Une étude d'Antarès vient d’être réalisée à l'Eso (Observatoire européen austral) grâce à la technique de l’interférométrie, qui consiste à combiner la lumière venant de quatre télescopes de huit mètres de diamètre pour former un instrument virtuel équivalent à un instrument de 200 mètres.
L’image infrarouge obtenue, la plus détaillée à ce jour, montre que l’atmosphère d'Antarès est agitée de gigantesques courants de gaz. Si l'existence de ces courants gazeux était attendue, c'est leur vigueur qui surprend. Des études dans d’autres longueurs d’ondes devront être effectuées pour comprendre les phénomènes à l'œuvre. Une question importante : l’agitation des supergéantes rouges est probablement à l’origine de l’importante perte de masse dont elles sont victimes avant d’exploser en supernova.