Bébés sous (vidéo)surveillance
Les grands prématurés, nés plus de cinq semaines avant terme, font l’objet d’une surveillance de tous les instants, via de nombreux capteurs disposés sur leur corps. Mais cela pourrait changer, si une étude en cours permettait de changer ce mode de surveillance.
Yseult Berger - Publié le
Selon les médecins du service de néonatologie de l’hôpital universitaire de Zurich, les capteurs du rythme cardiaque et de la respiration, placés directement sur la peau des prématurés, génèrent près de 90 % de fausses alertes. En cause : leur trop grande sensibilité aux mouvements des bébés.
En s’associant avec l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et le Centre suisse d'électronique et de microtechnique, l’hôpital de Zurich a monté un programme de recherche pour remplacer ces capteurs… par une caméra et un algorithme ! Ce dispositif permet de mesurer les paramètres vitaux des prématurés, sans contact et sans fil. Le système de vision a été conçu pour détecter d’infimes variations dans la couleur de la peau, qui renseignent sur le rythme cardiaque : plus le cœur bat vite, plus la peau est foncée. La respiration est quant à elle analysée grâce aux mouvements du thorax et des épaules. La nuit, des caméras infrarouges prennent le relais. Le contrôle peut donc être assuré de manière continue et un algorithme permet de traiter les données récoltées en temps réel.
Explications (en anglais) sur le dispositif expérimental actuellement testé à Zurich. © EPFL/Mediacom
Une première étude, menée sur un échantillon d’adultes, a montré que les caméras présentaient pratiquement la même fiabilité que les capteurs traditionnels. L’hôpital de Zurich s’apprête donc à débuter des essais sur des nouveau-nés dans les prochaines semaines.