Daurades royales : l’Ifremer contre-attaque
À la demande des conchyliculteurs bretons dont les élevages de moules et d’huîtres sont décimés par des bancs de daurades, l’Ifremer teste depuis 2013 un prototype de répulsif acoustique.
Paloma Bertrand - Publié le
La daurade royale se nourrit principalement de crustacés et de mollusques dont elle broie la coquille grâce à ses rangées de dents très puissantes. De mars à octobre, les bancs de daurades royales se rapprochent des côtes et causent des dégâts considérables dans les élevages de moules et d’huîtres. Autrefois concentrés en Méditerranée, ces bancs, qui peuvent compter plusieurs milliers de poissons, sont depuis vingt ans de plus en plus abondants en Bretagne. En septembre 2014, un banc a dévoré en quelques semaines 160 tonnes de moules dans la rade de Brest.
Depuis 2013, l’Ifremer travaille à l’élaboration d’un répulsif acoustique. Encore à l’état de prototype, ce répulsif se compose d'un dispositif électronique installé dans une embarcation et d'un haut-parleur multidirectionnel plongé dans l’eau. Le signal sonore émis par l’appareil a une portée d’environ 300 mètres et a été testé sur des daurades sauvages en captivité. Les trois élevages déjà équipés n’ont pas encore subi d’attaques. Reste que si la daurade royale est un animal méfiant, elle est aussi considérée comme un poisson intelligent qui aime revenir aux mêmes endroits. L’année 2015 sera donc cruciale pour savoir si l’animal s’est accoutumé à cette nuisance sonore. Si l’efficacité du prototype se confirme, une production industrielle est envisagée pour l’année prochaine.