Sur les traces de l’orge germé…

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Jusqu'à présent, les archéologues n'avaient trouvé dans le sud de la France que des traces de la production de vin. Or, des analyses effectuées par une équipe du centre de bio-archéologie et d'écologie de Montpellier viennent de montrer que les habitants de Roquepertuse, dans les Bouches-du-Rhône, produisaient également du malt et de la bière et ce, dès le Ve siècle avant Jésus-Christ. Des restes carbonisés de plantes viennent en effet d'être découverts, principalement de l'orge germé. De plus, trois échantillons d’orge ont été prélevés dans des sédiments qui devaient constituer le plancher d’une habitation. Selon les chercheurs, cet orge aurait été carbonisé durant le processus de fabrication du malt qui, une fois fermenté, donne de la bière.

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Le matériel retrouvé sur le site de Roquepertuse, dont un four, laisse penser que les habitants employaient à peu près les mêmes techniques que les brasseurs modernes pour la fabrication de leur breuvage : ils trempaient l'orge dans des récipients, l'étalaient sur une surface plate pour le faire germer, le séchaient dans un four pour arrêter la germination, puis l'écrasaient à l'aide d'une petite meule pour en faire du malt. « L'exemple de Roquepertuse suggère que la bière était vraiment produite dans un cadre familial. [...] Cela contribue à donner l'image d'une société qui utilisait un grand nombre de breuvages alcoolisés, dont la bière, qui était probablement une tradition locale ancienne, et le vin, qui était au moins en partie lié aux contacts avec des colons méditerranéens », estiment les auteurs.

Source : CNRS