Depuis 15 ans, plusieurs études expérimentales montrent que les bactéries du microbiote ont un impact sur la dépression et l’anxiété. Néanmoins ce type de recherche complexe a surtout été menée chez des modèles animaux, mais peu chez l’homme. Or, récemment une équipe de chercheurs belges et néerlandais est parvenue à établir que certaines bactéries intestinales étaient associées à la dépression grâce à deux grandes cohortes d’environ de 1 000 personnes. Leurs résultats sont parus dans la revue Nature Microbiology le 4 février. Pour cela, ils ont étudié la corrélation entre les caractéristiques du microbiome (génomes ou données génétiques d'un microbiote), la qualité de vie et la dépression. Les auteurs ont combiné des données de microbiome et celles de dépressions autodéclarées et diagnostiquées par des médecins généralistes auprès de 1 054 personnes inscrites au projet flamand Gut Flora Project (FGFP). Des groupes de bactéries intestinales ayant un lien positif ou négatif avec la santé mentale ont pu alors être identifiés. Constat des chercheurs : les deux bactéries Coprococcus et Dialister étaient systématiquement décimées dans le microbiome des personnes dépressives. Ces résultats ont pu être validés auprès d’un groupe témoin de 1 063 personnes issues de la cohorte néerlandaise LifeLinesDEEP. Issus d’analyse bio-informatiques (techniques d’analyse du génome à haut débit), les résultats devront donc être confirmés de façon expérimentale. Ils pourront cependant aider à orienter les futures recherches dans le domaine microbiome-cerveau estiment les chercheurs.