Des sépultures témoignent d'une présence musulmane en France au Moyen Âge
Des sépultures du début du Moyen Âge évoquant des rites musulmans ont été mises au jour dans la ville de Nîmes. Ce sont les premiers témoignages archéologiques et anthropologiques de la présence musulmane en France au Moyen Âge.
Olivier Boulanger - Publié le

Au début du Moyen Âge, la conquête arabo-islamique a entraîné de profonds changements dans le monde méditerranéen. La présence musulmane sur la péninsule ibérique a laissé de nombreuses traces écrites et archéologiques. En France, seuls quelques textes du VIIIe siècle font état de cette occupation.
Or, à Nîmes, en prévision de la construction d’un nouveau parking souterrain, des archéologues de l’Inrap et de l’UMR Pacea (Université de Bordeaux ) ont pu mettre au jour un quartier antique de la cité ainsi qu’une vingtaine de sépultures. Leurs conclusions ont fait l'objet d'une publication parue le 24 février dans la revue Plos One.
Parmi elles, trois inhumations ont retenu l’attention des chercheurs. Les trois corps sont tournés sur le côté droit, la face orientée vers le sud-est, visiblement vers la Mecque, évoquant ainsi les rites musulmans.
La réalisation de plusieurs datations radiométriques sur les trois individus permet d’en préciser l’âge : entre le VIIe siècle et le IXe siècle de notre ère, des dates compatibles avec les quelques témoignages écrits.
Mais la réalisation d’une analyse paléogénétique nous en apprend un peu plus. Elle suggère que les squelettes appartenaient à des soldats berbères, enrôlés dans l’armée omeyyade durant l’expansion arabe en Afrique du Nord.
À ce jour, ce témoignage archéologique demeure unique et devrait permettre de mieux comprendre cette période de cohabitation entre les Wisigoths et les populations musulmanes.
Le webdoc : "Nos ancêtres sarrasins"