Diagnostic artistique
Christina’s World est un tableau célèbre outre-Atlantique. Signé par Andrew Wyeth, il représente une amie du peintre atteinte d’une maladie qui n’a jamais été diagnostiquée de son vivant. En observant la pose du modèle, des chercheurs pensent avoir identifié le mal dont elle souffrait.
Clio Bayle - Publié le
Le tableau Christina’s World – en français, le monde de Christina – est une icône de l’art américain. Signé par Andrew Wyeth, un peintre réaliste du milieu du XIXe siècle, il est exposé au Moma à New York.
La fascination qu’exerce cette toile tient à l’étrangeté de la pose du personnage. Malgré le paysage bucolique et la robe rose, la position à demi-couchée de la femme produit un sentiment de malaise : ses bras et ses mains sont déformés, le corps semble prêt à ramper en direction de la ferme qui de fait, paraît inaccessible.
Cette femme est Christina Olson, une voisine du peintre que l’on retrouve plusieurs fois dans son œuvre. Atteinte d’une forme de paralysie dégénérative, les médecins n’ont jamais pu établir un diagnostic précis de sa maladie. Mais grâce à son dossier médical et aux tableaux la représentant, des chercheurs de l’école de médecine de l’université du Maryland pensent avoir découvert ce dont elle souffrait.
Il s’agirait d’une forme précoce de la maladie de Charcot-Marie-Tooth qu’il ne faut pas confondre avec la maladie de Charcot. La maladie de Charcot-Marie-Tooth est une maladie génétique neuromusculaire qui touche les nerfs périphériques et qui peut provoquer une amyotrophie des mollets, des avant-bras et des mains. Cette maladie évolutive est handicapante, mais elle n’est pas mortelle. Christina Olson a d’ailleurs vécu jusqu’à l’âge de 74 ans. Le temps pour le peintre de réaliser d’autres portraits d’elle, comme celui-ci peint en 1967, un an avant le décès du modèle.