La disparition des dinosaures, il y a 66 millions d’années, s’explique-t-elle par des éruptions volcaniques, un changement climatique ou l’impact d’un astéroïde ? La question fait toujours débat, mais une nouvelle datation, parue dans une étude publiée dans la revue Science du 7 février, et  réalisée par le centre de géochronologie de Berkeley (BGC), aux États-Unis, semble appuyer la troisième de ces hypothèses.

Un cratère de 200 km de diamètre D’un diamètre de 200 km environ, la cratère de Chicxulub est enfoui sous près de 1000 m de sédiments. Cette structure n’est identifiable que par les anomalies gravitationnelles (en jaune et rouge) et magnétiques engendrées par des roches de densité et de composition hétérogène. À la surface du sol, le seul indice est la présence de cénotes (points blancs), énormes puits remplis d’eau douce et formés par la dissolution des roches calcaires. Ces cénotes sont disposés en cercle dont le centre coïncide avec le village de Chicxulub, sur la côte nord du Yucatán. © DR

Les préhistoriens pensaient jusqu’à présent que l'astéroïde de Chicxulub s’était écrasé au Mexique quelque 300.000 ans avant la disparition des dinosaures, une durée trop longue pour établir un lien de causalité entre les deux événements. Or, d’après cette nouvelle datation radiométrique de haute précision, il aurait en réalité touché la Terre il y a 66.038.000 années, soit 33.000 ans seulement avant l’extinction des dinosaures. La succession chronologique entre ces deux événements est donc beaucoup plus étroite qu’on ne le pensait.

Collecte d'un échantillon de cendres volcaniques Le chef d'équipe, Paul Renne, collecte un échantillon de cendres volcaniques. Derrière lui, la couche stratigraphique qui a permis de procéder à une nouvelle datation. © Courtesy Courtney Sprain

Paul Renne, le directeur du BGC, précise toutefois que l’impact de Chicxulub n’a probablement pas été la seule cause de la disparition des dinosaures. En effet, la Terre aurait connu, au cours du crétacé, une intense activité volcanique dans la région du Deccan, en Inde, à l’origine d’un rejet massif de CO2 et de soufre, et par conséquent d’une sensible modification du climat. L’écosystème planétaire était donc déjà fragilisé lorsque la chute de l’astéroïde a porté un coup fatal aux dinosaures.