Une étude récente montrait que chacun d’entre nous, pourvu qu’il soit issu d’une population européenne ou asiatique – disposait dans son ADN de 1 à 4 % de gènes issus de l’homme de Neandertal. En reprenant ces données et en les analysant plus précisément Philipp Khaitovitch, de l’Institut Max Planck de Leipzig (Allemagne), explique dans un article de Nature communications du 1er avril 2014, qu’Européens et Asiatiques n’ont pas reçu les mêmes gènes de la part de notre lointain cousin.
Les Européens disposent ainsi de trois fois plus de gènes néandertaliens impliqués dans le catabolisme, c’est-à-dire dans la dégradation des molécules en énergie. Une étude complémentaire montre par ailleurs que les Européens présentent des taux lipidiques supérieurs aux autres populations.

Les chercheurs avancent dès lors un scénario : l’homme de Néandertal, qui s’est progressivement adapté aux climats rigoureux de l’Europe du Nord, aurait transmis cet avantage aux hommes modernes. Ces derniers auraient ainsi pu résister plus facilement au froid, en stockant des graisses et en produisant de la chaleur. Les avantages d’hier ne sont pas forcément ceux d’aujourd’hui. Et, selon les chercheurs, la présence de ces gènes néandertaliens pourrait participer aux problèmes d’obésité ou de diabète si fréquents dans les pays occidentaux.