Dans les filets de ces pêcheurs japonais, des méduses géantes de l'espèce « Nemopilema nomurai » © J-L Acuna

Dans la mer du Japon, des milliards de méduses géantes pullulent depuis huit ans et dévorent tout sur leur passage – y compris les œufs et les alevins – empêchant la régénération des stocks de poissons. Ce phénomène pourrait s’expliquer par une variation de la température et de la salinité des eaux engendrée par le changement climatique. Mais pas seulement, la surpêche jouerait également un rôle.

C’est en étudiant l’efficacité de chasse des méduses que des chercheurs espagnols* ont découvert que ces « poches de gélatine » sont en fait des prédateurs très compétitifs.

* J.-L. Acuna et al. Science, 16 septembre 2011

Visualisation des perturbations générées par les tentacules d'une méduse à l'aide d'un colorant phosphorescent © Jack Costello (Providence College), Sean Colin (Roger Williams University)

Certes, elles ne se lancent pas à la poursuite de leurs proies mais, comme elles sont larges et capables de filtrer de grandes quantités d’eau, elles en attrapent beaucoup sur leur passage. Et ce n’est pas tout. Grâce à leurs battements corporels, elles génèrent aussi des perturbations de l’eau, des petits courants autour de leurs tentacules, qui accroissent leur chance de capturer des proies.

D’après les chercheurs, ce mode de chasse primitif, peu gourmand en énergie, est tout aussi efficace que celui, plus évolué, des poissons. Ceci explique que les méduses envahissent les eaux lorsque leurs concurrents ou leurs prédateurs sont victimes de surpêche.