Lancée il y a cinq ans et placée en orbite autour de Jupiter en juillet 2016, la sonde Juno est la première à photographier ses pôles, invisibles depuis la Terre : ils sont couverts de vastes cyclones, certains aussi grands que la Terre, qui s’enroulent les uns autour des autres et plongent profondément au cœur de la géante gazeuse. C’est une surprise pour les astrophysiciens, qui se demandent notamment s’il s’agit d’une configuration stable, ou bien si elle aura changé lors des prochains survols de Juno.

Autre découverte : le champ magnétique de Jupiter, encore plus puissant que ne l’imaginaient les scientifiques et d’une forme plus irrégulière qu’attendu. Ce champ magnétique serait donc sans doute généré proche de la surface de la planète, mais il faudra attendre les prochains survols par Juno pour le confirmer. L'analyse de cette première moisson de données récoltées par la sonde américaine a fait l'objet de deux publications dans Science et 44 articles dans Geophysical Research Letters

Vue d’artiste élaborée après le survol de Jupiter par Juno le 27 août dernier, montrant le champ magnétique de Jupiter et la trajectoire suivie par la sonde en survolant la planète. ©Nasa

Les scientifiques de la Nasa reconnaissent d’ailleurs que toutes ces nouvelles données les contraignent à « repenser Jupiter dans son ensemble ». Et ce n’est pas fini. La sonde Juno devrait aussi aider à mieux comprendre les mécanismes de formation des aurores boréales de Jupiter et le rôle de l’ammoniac dans son atmosphère.  
Le prochain survol, prévu pour le 11 juillet, devrait permettre à Juno de survoler un site iconique du Système solaire : la Grande Tache Rouge, un gigantesque anticyclone de 15 000 kilomètres de long. De nouvelles découvertes en perspective...