Alors que les premiers artistes de la préhistoire commençaient à orner les parois de la grotte Chauvet, les volcans étaient encore actifs au sud-est du Massif central. L’équipe du Laboratoire des sciences du climat du CNRS qui l’affirme a commencé par dater des échantillons de roches récoltées dans le Bas-Vivarais, sur des sites distants d’environ 35 kilomètres de la grotte Chauvet.

Leur datation isotopique témoigne d’un volcanisme encore actif dans la région il y a entre 20 et 40 000 ans. Pour les chercheurs, les hommes qui ont fréquenté la grotte à cette époque ont pu assister à une ou plusieurs éruptions, visibles depuis les collines surplombant la grotte.

Concordance des temps

Cette affirmation permet de porter un nouveau regard sur certaines œuvres de la grotte Chauvet. Une œuvre en particulier a retenu leur attention : derrière un cervidé daté de plus de 34 000 ans de grandes courbes gravées peuvent effectivement faire penser à un jaillissement de matière volcanique.

L’hypothèse est osée, car aucune représentation de paysage n’a jamais été trouvée dans les 340 grottes ornées connues en Europe. Mais elle n’est pas invraisemblable, car la grotte Chauvet possède de nombreuses représentations uniques dans l’histoire de l’art pariétal : contrairement aux autres grottes, le bestiaire représenté dans la grotte Chauvet met en scène des animaux féroces (lion des cavernes, mammouths, rhinocéros), des signes abstraits inconnus ailleurs et de nombreuses représentations humaines (mains, vulves...).