Grâce à l’examen complet d’un ensemble d'éléments fossiles et grâce à des observations génétiques et comportementales, une équipe internationale dirigée par l’anthropologue Stephanie N. Spehard, de l’université du Wisconsin, aux États-unis, a pu évaluer tout ce qui a affecté les orangs-outans au cours des 70 000 dernières années. L’idée ? Mieux comprendre comment ces primates ont pu résister aux aléas de toutes sortes... 
Autrefois présent jusque dans le sud de la Chine et l’Asie du Sud-Est continentale, l’orang-outan ne survit plus qu’à Sumatra et Bornéo. Principale raison de ce déclin : le changement climatique, mais surtout la chasse. Les innovations techniques réalisées par les humains il y a 20 000 ans – notamment la création d’armes à projectiles – ont joué un rôle majeur dans le déclin de cet animal. L’orang-outan se reproduisant très lentement, sa population a baissé de façon drastique.
D’un point de vue comportemental, les résultats remettent en question certaines « croyances ». Les scientifiques ont longtemps cru, par exemple, que les orangs-outans étaient principalement arboricoles. Or des appareils photographiques installés dans la forêt ont montré qu’il n’en était rien : dans certaines zones, les primates marchent aussi sur le sol.

Autre certitude contredite par l'étude : ces primates auraient besoin d’habitats vierges pour survivre. Or certains orangs-outans vivent actuellement dans des environnements dominés par l’Homme, tels que les plantations de palmiers à huile, et démontrent ainsi leurs grandes capacités d’adaptation comportementale.
Tout cela montre combien des espèces pourtant bien étudiées restent parfois mal comprises. À cause d’idées préconçues, certaines stratégies de conservation, intégrant par exemple les habitats endommagés ou modifiés par l’Homme, ont été négligées. Les experts estiment que plusieurs milliers de vies d'orangs-outans ont ainsi été perdues.