À l’heure où le virus Zika est signalé dans 33 pays et devient une « urgence de santé publique de portée internationale » selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des biologistes de l’Université Purdue – dans l’Indiana aux États-Unis – ont pu déterminer grâce à la cryomicroscopie électronique la structure du virus avec une résolution quasi atomique. Cette nouvelle technique plus performante remplace la cristallographie aux rayons X utilisée depuis les années 1950. Les résultats de l’étude ont été publiés le 31 mars dans la revue Science.
C’est à partir d’une souche du virus provenant d’un patient infecté lors de l’épidémie en Polynésie française en 2013-2014 que l’équipe a pu en dégager ses caractéristiques principales et déterminer les groupes d’atomes qui le composent. Ils ont ainsi établi une véritable cartographie de sa structure permettant potentiellement de comprendre son fonctionnement. Les chercheurs ont également constaté – sans surprise – qu’elle avait de fortes similitudes avec celle d’autres flavivirus – la famille de virus à laquelle appartient Zika – possédant un génome à ARN, en particulier celui de la dengue, mais aussi de la fièvre jaune, du virus du Nil occidental, de l’encéphalite japonaise ou des encéphalites à tiques.

Ces traits communs pourraient faciliter le développement de traitements et de vaccins antiviraux. Mais c’est sans compter sur des différences subtiles qui existent entre virus d’une même famille. Par exemple, les scientifiques ne comprennent pas encore précisément comment le virus Zika se fixe aux cellules puis les pénètre pour les infecter.
L’équipe de l’Institut « inflammation, immunologie et maladies infectieuses (PI4D) » de Purdue étudie les flavivirus depuis plus de 14 ans. Ils ont été les premiers à cartographier leur structure avec la dengue en 2002, puis celle du virus du Nil occidental en 2003.

À voir également

Zika, le point sur l'épidémie, avec Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur/CNAM.