L’arachnophobie (la peur des araignées) et l’ophiophobie (la peur des serpents) font partie des phobies les plus partagées par les êtres humains. L’industrie du cinéma a si bien su entretenir cette angoisse qu’il est difficile aujourd’hui de savoir si ces peurs incontrôlées ont une origine culturelle ou génétique.
Pour répondre à cette question, une équipe de neurologues de l’institut Max Planck, en Allemagne, a mis à l’épreuve des nourrissons âgés de six mois, n’ayant en théorie aucun a priori sur les araignées ni les serpents. L'expérience est rapportée dans la revue Frontiers in psychology du 18 octobre 2017. 

Iris dilatées

Les chercheurs ont proposé aux nourrissons de regarder des images d’animaux ou de plantes et ont mesuré la dilatation de leur iris. En cas de peur, le niveau de noradrénaline s’accroît et le diamètre de l’iris augmente significativement. Et c’est justement ce qui se passe lorsque les bambins aperçoivent des images d’araignées ou de serpents.

L’arachnophobie et l’ophiophobie semblent donc bien ancrées dans nos gènes, et seraient un lointain héritage de nos ancêtres qui étaient réellement confrontés aux morsures de ces deux animaux. Cette nouvelle étude conforte en tout cas des expériences récentes montrant qu’il existe chez les singes un circuit neuronal spécialement dédié à la reconnaissance des serpents. Pourquoi un primate comme l’Homme en serait-il dépourvu ?