En 1849, Frédéric Chopin rendait son dernier souffle à l’âge de 39 ans, vraisemblablement des suites d’une tuberculose. Par peur de se réveiller dans son cercueil, le compositeur avait demandé – comme son père avant lui – à ce que son corps soit ouvert avant l’enterrement, et que son cœur lui soit retiré. Frédéric Chopin a été inhumé à Paris, dans le cimetière du Père-Lachaise. Son cœur, en revanche, a été rapatrié en Pologne, le pays natal du musicien.

Vénéré comme un monument national, le cœur du musicien est encore aujourd’hui conservé dans une urne de cristal remplie de cognac placée dans un pilier de l’église de la Sainte-Croix à Varsovie. Or, depuis la Seconde Guerre mondiale, personne n’a été autorisé à observer ce flacon… jusqu’à cette nuit du 14 avril 2014 où des chercheurs de l'Académie des sciences de Pologne ont pu examiner la précieuse relique.

Les scientifiques n’ont eu le droit d’observer le cœur qu’à travers l’urne de cristal, et aucune photo n’a été autorisée à être diffusée. Mais d’après les chercheurs – dont les conclusions viennent d’être publiées dans The American Journal of Medicine –, le cœur baigne toujours dans son cognac et demeure bien conservé.
Un examen attentif a permis de découvrir qu’il était recouvert d’une fine couche de fibres blanches, et qu’il présentait également de petites lésions. En 2008, une équipe émettait l’idée que Frédéric Chopin était atteint d’une mucoviscidose. Ce nouvel examen tend plutôt à confirmer que le compositeur souffrait bien de tuberculose et qu’il est mort des suites d’une péricardite, une complication rare de la maladie.