Trois moineaux sur quatre ont disparu du paysage parisien entre 2003 et 2016. C’est le résultat de l’étude menée sur cette période par la LPO, la Ligue pour la protection des oiseaux, avec le Corif, le Centre ornithologique d’Ile-de-France. Autrement dit, les effectifs de cet oiseau familier ont en moyenne baissé de 10 % par an depuis la moitié des années 2000 !
Avec dix ans de retard, Paris connaît ainsi un phénomène qui affecte déjà plusieurs grandes villes européennes, de la Finlande jusqu’à l’Italie. À un point tel que le moineau a complètement disparu de certaines zones, comme le centre d’Amsterdam. 

Un déclin partiellement compris

Plusieurs raisons sont avancées pour expliquer ce phénomène. L'indisponibilité de sites pour la nidification, tout d’abord. Impossible pour les moineaux de faire des nids sur des bâtiments aux façades vitrées et lisses, une tendance de l’architecture contemporaine. À cela s’ajoute la rénovation des immeubles qui conduit à boucher les cavités où pouvaient s’abriter les oiseaux. Enfin, l’embourgeoisement de la capitale se traduit par un meilleur entretien des immeubles et des rues, qui deviennent moins accueillants pour les piafs : moins de miettes à picorer et de fissures pour s'abriter...
D’autres hypothèses sont envisagées pour expliquer ce déclin, mais pas encore prouvées de manière scientifique : le manque d’insectes pour nourrir les oisillons, l’apparition de nouveaux prédateurs tels que l’épervier, la concurrence du pigeon pour l’accès à la nourriture, l’infection à trichomonas… La raréfaction des moineaux domestiques n'est donc pas encore élucidée.