Le satellite Microscope conforte la théorie de la Relativité
Cela fait plus de quatre siècles que les physiciens essaient de vérifier le « principe d’équivalence » : à savoir que, dans le vide, deux objets de masses différentes en chute libre tomberont à la même vitesse. Grâce au satellite européen Microscope, ce principe semble vérifié.
Olivier Boulanger - Publié le
Au début du XVIIe siècle, Galilée avait déjà fait ce constat : si on lâche deux boules de masses différentes, elles touchent le sol en même temps. Un résultat contre-intuitif que la physique newtonienne explique par le sacro-saint « principe d’équivalence » : plus un objet est lourd, plus il sera sensible à la gravitation ; mais plus il mettra du temps à prendre de la vitesse en raison de son inertie. Pour les objets légers, c’est le contraire, et au bout du compte, tous les objets soumis à un même champ gravitationnel sont amenés à toucher le sol en même temps.
Albert Einstein explique le phénomène autrement. À travers la relativité générale, il avance que c’est une déformation de l’espace-temps qui fait chuter tous les objets à la même vitesse. Mais ce principe d’équivalence est-il réel ? Deux objets tombent-ils vraiment à la même vitesse ou existe-t-il une infime différence que nous n’aurions pas encore réussi à mesurer.
Lancé en avril 2016, le satellite européen Microscope a été conçu pour répondre à cette question. Cet engin transporte deux cylindres de masse différente, l’un en platine, l’autre en titane doré. Il suffit donc de les faire tomber pour tester le principe d’équivalence. Et ça tombe bien, être en orbite, c’est équivalent à tomber éternellement. Depuis plus d’un an et demi, les deux cylindres sont donc en chute libre et aucun décalage n’a pas pu être mesuré malgré la précision inégalée du dispositif.
Les premiers résultats semblent donc confirmer le principe d’équivalence, confortant par la même occasion la loi de la relativité générale d’Einstein. Mais pour valider pleinement cette expérience, Microscope continuera à récolter des données jusqu’en mars 2018.