Le son caractéristique du moustique vient du fait qu’il bat ses ailes 4 fois plus rapidement que la plupart des insectes : plus de 800 fois par seconde. Pour soutenir un tel rythme, ses ailes ont une amplitude beaucoup plus réduite qu’à l’accoutumée : 44 ° seulement contre 144 ° chez la drosophile, par exemple. En théorie, cela pose un problème : ce mouvement, lié au fait que les ailes sont particulièrement fines, ne devrait pas être suffisant pour porter l’animal dans les airs. 
Afin de résoudre cette énigme, des chercheurs britanniques ont conçu un dispositif composé de 8 caméras capables de capturer jusqu’à 10 000 images par secondes qu’ils ont couplé à un système de modélisations de mécanique des fluides.

Ils montrent ainsi que le moustique ajoute deux mécanismes inédits au mouvement habituellement observé chez les insectes et les oiseaux.
Chez tous les animaux volants, le simple déplacement de l’aile vers l’avant engendre une dépression sur la face supérieure, créant ainsi une aspiration vers le haut. Mais comme chez le moustique cette aspiration n’est pas suffisante, un nouveau mouvement intervient : une rotation de l’aile créant une dépression supplémentaire et donc une force ascensionnelle. Le problème, c’est qu’en fin de course, cette rotation pourrait avoir un effet inverse, c’est-à-dire envoyer l’insecte vers le bas. Pour éviter cette phase, le moustique change soudainement l’axe de rotation de ses ailes, ce qui le propulse à nouveau vers le haut.

Ce processus en trois phases, décrit dans la revue Nature, n’avait jamais été observé à ce jour dans le règne animal.