Aux États-Unis, plus d’un tiers de la population adulte est obèse. Pour étudier ce qui favorise le développement de cette maladie, l’université de Washington a opté pour une approche plutôt surprenante : l’utilisation de Google Maps ! Pas question ici de traquer les personnes en surpoids dans la rue. L’objectif est de déterminer l’influence de l’aménagement urbain sur la prévalence de la maladie.
Dans la revue JAMA Network Open du 31 août 2018, l’équipe explique qu’elle a entraîné une intelligence artificielle à exploiter les images satellites de plusieurs villes américaines, fournies par le célèbre service de cartographie. Grâce au Deep Learning, l’algorithme a appris à identifier la présence de gymnases, de parcs, de voies piétonnes ou de piscines, mais aussi les fast-foods, les gros axes routiers ou encore les épiceries et le type de logement. Autant de facteurs susceptibles d’influencer le développement de l’obésité.

Les chercheurs ont utilisé 150 000 images satellite haute-résolution, puis recoupé les variables urbaines avec les taux d’obésité des villes étudiées ainsi que des données socio-économiques. Leurs résultats sont pour le moins édifiants : l’aménagement des sites urbains serait corrélé à l’obésité à hauteur de 65 % en moyenne, avec un record de 73 % pour la ville de Memphis. En grande partie, les mauvais aménagements urbains sont aussi les secteurs qui concentrent le plus de pauvreté, catégorie de population la plus fortement touchée par l’obésité. Mais l’étude a mis en évidence des secteurs occupés par des populations aisées, où l’obésité est très présente, ce qui tend à montrer que l’aménagement urbain peut être à lui seul un facteur déterminant.