Mission Parker Solar Probe : objectif Soleil
La Nasa dévoile son ambition de passer très près du Soleil grâce à une sonde spatiale qui décollera à l’été 2018.
Boris Demain - Publié le
Notre Soleil possède une atmosphère, mais de quoi est-elle faite ? Grâce à la mission Parker Solar Probe dirigée par la Nasa, nous le saurons peut-être en 2024 lorsque, pour la première fois, la sonde spatiale entrera dans la couronne, la couche externe de l’atmosphère de notre étoile.
Les données qu'elle livrera pourraient nous renseigner sur les origines et l’évolution des vents solaires, qui atteignent des vitesses supersoniques (supérieures au mur du son), et répondre à quelques questions intrigantes : pourquoi la couronne solaire est-elle plus chaude que la surface du Soleil ? Comment les éruptions solaires influencent-elles l'atmosphère du Soleil ? Parker Solar Probe permettra enfin d’étudier le rôle du Soleil dans les perturbations du champ magnétique terrestre et même, parfois, des appareils électroniques domestiques.
Mieux qu’Icare
Le voyage de la sonde américaine débutera à l’été 2018. À l'issue d'un périple de six ans, elle frôlera le Soleil à une distance de six millions de kilomètres – le précédent record, remontant à 1976, était détenu par la sonde allemande Hélios 2, avec une distance de 43,3 millions de km. À titre de comparaison, Mercure, la planète la plus proche du Soleil, se situe à une distance honorable de 58 millions de km.
Pour accélérer, la sonde empruntera l’orbite de Vénus, plus favorable, et s’approchera du Soleil sur une orbite très elliptique qui lui permettra de déjouer la gravité solaire. Elle sera recouverte d’un bouclier thermique de 11,4 cm en carbone composite qui devrait lui permettre de ne pas se brûler les ailes à la chaleur de notre étoile.
Vidéo animée de la Nasa présentant la mission Parker Solar Probe (en anglais)
À titre anthume
Pour la première fois, la Nasa a baptisé une mission du nom d’un individu en vie (à titre anthume) : celui du physicien Eugène Parker, dont les travaux constituent la base de nos connaissances sur les interactions Terre-Soleil. À moins de 30 ans, il a été le premier à formuler une théorie sur l’émission d’énergie par les étoiles, dont le Soleil. Énergie qui lui permet de célébrer ses 90 ans en beauté : une sonde spatiale à son nom.