Côté médecine ont été distingués l’Américain James P. Allison et le Japonais Tasuku Honjo pour leurs travaux sur l’immunothérapie. L’un est professeur à l’université du Texas, l’autre enseigne à l’université de Kyoto et tous deux avaient déjà reçu, en 2014, le prix Tang, la version asiatique des Nobel. Leurs travaux ont permis de mettre au point de nouveaux médicaments contre le cancer, qui consistent à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les tumeurs. L’immunothérapie permet aujourd’hui de soigner des cancers réputés incurables il y a quelques années encore, comme le mélanome métastatique ou certains cancers du poumon ou de l’ovaire.

Le prix Nobel de physique a quant à lui été décerné à trois chercheurs pour leurs travaux sur les lasers, eux aussi qualifiés de « révolutionnaires » par le comité Nobel. Il s'agit du Français Gérard Mourou, de l’École Polytechnique, de l'Américain Arthur Ashkin, des laboratoires Bell, et de la Canadienne Donna Strickland, de l’université de Waterloo – la troisième femme à recevoir le Nobel de physique. Grâce à leurs travaux, on peut désormais observer des objets extraordinairement petits, de l’échelle de la molécule ou même de l’atome, ou des phénomènes fabuleusement courts, de l’ordre de la femtoseconde, soit 10-15 seconde.

Enfin, le prix Nobel de chimie a été décerné à trois chercheurs qui ont réussi à « dompter l’évolution », selon les termes de l’Académie royale des sciences. L’Américaine Frances H. Arnold, de l'institut de technologie de Californie, l’Américain George P. Smith, de l’université du Missouri et le Britannique Gregory P. Winter, de l’université de Cambridge, sont parvenus à diriger l’évolution d’enzymes et d’anticorps, c’est-à-dire à reproduire leur processus naturel d’évolution mais en l’orientant dans une direction donnée. Ils ont ainsi ouvert la voie à de très nombreuses applications, depuis les agro-carburants jusqu’aux médicaments. Frances Arnold est la cinquième femme lauréate d’un prix Nobel de chimie.