Le premier prix Nobel de l’année 2016, celui de médecine, a été décerné le 3 octobre à Yoshinori Ohsumi, qui devient ainsi le sixième Japonais à remporter cette distinction. Ses travaux ont ouvert la voie à la compréhension d’un phénomène essentiel à la vie des cellules au niveau génétique et moléculaire : l’autophagie. 
C’est à l’Institut technologique de Tokyo que ce biologiste, aujourd'hui âgé de 71 ans, a conduit une grande partie de ses recherches. Sa contribution majeure : l’identification, au début des années 1990, des gènes à l’origine de l’autophagie, les ATG (pour Autophagy Related Genes), un mécanisme de protection permettant à la cellule de survivre notamment au manque de nutriments. Avec son équipe, il a identifié la majeure partie de ces gènes, tout d’abord chez la levure puis chez la souris et l’Homme.

Un phénomène lié au stress 

L’autophagie, « se manger soi-même » en grec, est un terme créé dans les années 1960 par un autre prix Nobel de médecine (1974), le Belge Christian de Duve. Il s'agit de la capacité de la cellule à recycler ses « déchets » en molécules afin de pouvoir les réutiliser.
C’est un processus stimulé par le stress : l’autophagie s'accroît en cas de manque de nourriture ou d’oxygène, ou encore en cas de lésions cellulaires importantes telles que celles provoquées par une chimiothérapie. Ce mécanisme, lorsqu’il fonctionne bien, permet la réparation des cellules et le maintien de leurs principales fonctions. A contrario, son dérèglement peut entraîner des maladies neuro-dégénératives comme Huntington, Alzheimer ou Parkinson, des maladies infectieuses ou des pathologies cancéreuses.

De nombreuses pistes de recherche en cours

La découverte des gènes de l’autophagie par Yoshinori Ohsumi et son équipe a ouvert la voie à de nombreuses recherches qui devraient entre autres permettre de lutter contre les pathologies liées au vieillissement.
Les recherches s’orientent actuellement vers les moyens de stimuler ou au contraire de réduire l’autophagie de manière très ciblée, en inactivant des gènes, pour en limiter les effets négatifs.