Prévoir les éruptions solaires
Durant le siècle à venir, il existe 12 % de chance qu'une éruption solaire majeure comme celle de 1859 se produise. Comment mieux prévoir un tel événement ? Une nouvelle réponse vient d'être apportée à cette question par une équipe française.
Véronique Marsollier - Publié le
Comme sur Terre, l’atmosphère du Soleil est balayée par des tempêtes. Ces phénomènes se caractérisent par une intense libération d’énergie sous la forme d’émissions de lumière et de particules et, parfois, par l’éjection d’une bulle de plasma.
Une éruption solaire peut libérer des énergies de l’ordre de 100 milliards de bombes atomiques. Ces énergies fabuleuses, après avoir traversé l’espace, peuvent avoir des impacts sur Terre, en perturbant les communications, la distribution électrique ou le fonctionnement des appareils électroniques.
Pour tenter de prévoir ces tempêtes, des chercheurs du CNRS, de l'École polytechnique, du CEA et de l'Inria ont pu suivre, grâce à une sorte d’échographie magnétique, les prémices d’une éruption solaire, celle du 24 octobre 2014.
Décrite dans la revue Nature du 8 février 2018, cette observation a permis de mettre en évidence la formation, juste avant l’éruption, d’une corde magnétique (en bleue sur cette image) confinée dans une cage également magnétique (figurée en orange et en rose).
Au moment de l’éruption, la corde tente de s’échapper. Si elle parvient à s’éjecter, une bulle de matière se produit et rayonne à plus de 3 millions de km/h dans l’espace. Si elle n’y parvient pas, la corde se jette contre la cage et génère un rayonnement extrêmement puissant. C’est cette configuration qui a prévalu lors de l’étude, entraînant quelques perturbations négligeables sur Terre.
Le nouveau modèle mis au point, associé à des observations de certaines régions du Soleil, devrait permettre de mieux prévoir l’arrivée et la puissance des éruptions solaires et ainsi de mieux s’en protéger.