Des programmes qui transforment des photos en peintures en imitant, par exemple, le style de Van Gogh, nous connaissons. Mais la création d’œuvres automatiques réalisées à partir de rien, c’est du jamais vu ! C’est la prouesse qu'ont présentée des chercheurs de l’université de Rutgers, dans le New Jersey, lors de la 8e Conférence internationale sur la créativité computationnelle (ICCC) qui s’est tenue à Atlanta, en Géorgie, du 20 au 22 juin 2017.

Du GAN au CAN

Pour réussir cet exploit, les scientifiques ont utilisé un algorithme déjà connu : le « GAN » (pour Generative Adversarial Network). Celui-ci s’articule autour de deux composants principaux : un « générateur » qui crée des images aléatoirement en mixant des formes et des couleurs ; et un « discriminateur » qui, sur la base de 81 500 œuvres existantes, est capable de déterminer si les images générées sont bien des œuvres d’art – et non des photos ou des graphiques – et à quel courant artistique elles appartiennent (cubisme, surréalisme, etc.). En modifiant cet algorithme, les chercheurs ont abouti au « CAN » (pour Creative Adversarial Network), un nouvel algorithme qui génère non seulement des images artistiques (... selon le discriminateur), mais hors de tout courant artistique connu.

Préférence pour CAN

Un nouveau genre artistique est-il né ? En tout cas, les images créées par CAN, mêlées à des peintures humaines, ont été présentées au public qui a pu juger de leur qualité. À la surprise générale, les tableaux nés de l'intelligence artificielle ont en moyenne davantage marqué les esprits que ceux des vrais peintres ! Les images les mieux classées sont les plus colorées et riches en motifs, au détriment des œuvres plus uniformes. 

L’intelligence artificielle s’attaque ainsi peu à peu au monde de l’art. Elle est déjà capable de rédiger des livres ou des scénarios, et de composer de la musique. À quand la pièce de théâtre shakespearienne ?