Descendant de la scène de l'hôtel Ambassador, le 5 juin 1958 à Los Angeles, Robert F. Kennedy, sénateur démocrate de New York et favori de la prochaine élection présidentielle, est touché à trois reprises par des coups de feu, mais une seule de ces blessures s’avèrera mortelle.
Pour la première fois, cinq médecins de l’université de Duke ont travaillé sur l’analyse des blessures du sénateur et les traitements qu’il a reçus durant les 26 heures qui ont précédé sa mort. Ils les ont ensuite comparés à ceux disponibles aujourd’hui. Leur étude est rapportée dans The Journal of Neurosurgery du 19 juin 2018. 

La balle fatale, tirée à bout portant par Sirhan Sirhan, l’assassin d’origine transjordanienne, a perforé la tête de Kennedy, endommageant le lobe occipital et le cervelet. Emmené en salle d’opération de l'hôpital Good Samaritan, c’est grâce à une craniotomie, une opération encore réalisée aujourd’hui visant à retirer une partie de la voûte crânienne pour pouvoir intervenir directement sur le cerveau, que l’homme a pu retrouver une activité motrice. Mais douze heures après l’intervention, la pression intracérébrale du sénateur augmente, et son électroencéphalogramme devient plat. Robert Kennedy est déclaré mort à 1 heure 44.
En 2018, Robert Kennedy aurait bénéficié tout d’abord d’une tomographie, un procédé d’imagerie médicale permettant d’obtenir des images en coupe, et d’une artériographie, une radiographie d’une ou de plusieurs artères après injection d’un produit opaque aux rayons X. Une craniotomie aurait également été conduite, mais l’équipe médicale bénéficierait d’un microscope opératoire dont l’utilisation était très réduite à l’époque.

En réalité, malgré les avancées en imagerie médicale, en chirurgie ou en anesthésie, c’est la nature de l’impact qui a eu raison du cadet de la famille Kennedy. Cinquante ans après, une blessure à la tête par balle reste fatale.