Un aimant record pour l’étude du cerveau
Pour comprendre comment fonctionne le cerveau, les chercheurs disposent aujourd’hui d’outils très puissants. Mais grâce à un nouvel instrument qui sera bientôt installé au sud de Paris, ils vont pouvoir bénéficier d’images cent fois plus fines qu’actuellement.
Olivier Boulanger - Publié le
Le 4 mai dernier, un imposant convoi a quitté les usines d’Alstom-GE, à Belfort, pour un périple routier, fluvial et maritime de près d’un mois qui doit traverser l’Allemagne, la Belgique et la France. Objectif de ce voyage : acheminer l’aimant géant qui constituera le cœur du futur système d’imagerie par résonance magnétique (ou IRM) de la plateforme de recherche Neurospin, situé au sud de Paris, à Saclay.
Aimant du projet Iseult : le voyage entre Belfort et Saclay commence.
© CEA Sciences
Dans le domaine médical, l’IRM permet, grâce à un champ magnétique intense, d’étudier les tissus mous de l’organisme, et notamment le cerveau au cours de son fonctionnement. Or, pour gagner en résolution, il faut pouvoir monter en puissance. La plupart des installations présentes en milieu hospitalier génèrent des champs magnétiques de 1,5 à 3 teslas (T). À des fins scientifiques, Neurospin dispose déjà depuis plusieurs années d’un système IRM à 7 Teslas, de quoi obtenir des détails de l’ordre du millimètre.
Mais grâce au nouvel aimant supraconducteur de 130 tonnes refroidi à - 271,35 °C, c’est un champ magnétique de 11,7 Teslas qui va pouvoir être obtenu, de quoi affiner les images d’un facteur 100. Ce nouveau système IRM, baptisé Iseult, sera le plus grand de sa catégorie, le seul à mobiliser une telle puissance tout en étant capable d’accueillir et d’étudier l’être humain.
L’aimant géant est arrivé à destination le 18 mai. Mais il faudra encore attendre 2018 pour obtenir les premières images de cette IRM record.