Fans de Jurassic World, réjouissez-vous, car un nouveau personnage vient d’entrer en scène. Cousin du tricératops, il a sur la tête des ornementations en forme de crête à faire pâlir d’envie un punk. En escaladant une montagne à 200 kilomètres au sud de Calgary, dans la province de l’Alberta, au Canada, Peter Hews ne s’attendait pas à tomber nez à nez avec un squelette de dinosaure quasiment complet. Cette région est plutôt insolite car aucun autre spécimen de dinosaure à cornes n’y a été trouvé auparavant. L’analyse des strates situe ces restes à environ – 68 millions d’années, soit le milieu du Maastrichtien.

Dix ans après cette découverte, Caleb M. Brown et Donald M. Hendreson publient leurs conclusions : il s’agit d’une espèce encore inconnue. Elle a été nommée Regaliceratops peterhewsi. Peterhewsi du nom du géologue qui a exhumé le squelette, et Regaliceratops en référence à la crête multicolore, semblable à une couronne, dont sa tête est ornée.
Selon les spécialistes, ses ossements présentent des caractéristiques très différentes des autres dinosaures tricornes. La corne au-dessus de son nez est plus grosse que celle des tricératops, alors que les deux cornes situées sur son front, qui lui valent le surnom de « Hellboy », sont toutes petites. Sa coiffe royale est composée d’excroissances osseuses en forme de grandes plaques pentagonales rayonnant vers l'extérieur.

Convergence évolutive


Regaliceratops fait partie de la famille des chasmosaurines, mais il présente des caractéristiques des centrosaurines, l’autre grande famille des dinosaures à cornes, déjà éteinte à son époque. Cette découverte constitue une avancée scientifique car c’est le premier exemple de convergence évolutive chez les dinosaures à cornes. Cela signifie que des caractères ont évolué de façon similaire dans deux groupes génétiquement indépendants (cf. l’arbre phylogénétique).
Pour la petite histoire, l’auteur principal de cet article publié dans le dernier numéro de Current Biology, le Dr Caleb M. Brown, a glissé, parmi les remerciements à la fin de son article, sa demande en mariage à une autre paléontologue du Museum d’Alberta, le Dr Lorna O’Brien. Laquelle a dit oui.